En un mot comme en cent. 15 septembre 2021, Aujourd'hui agacé de
En un mot comme en cent. 7 septembre 2021, Une affaire de choix
Profiter de ce qu’on est déconnecté pour nettoyer les archives du grenier. Retrouver, vingt-cinq ans après, le naïf qu’on a été, qui croyait intéresser à la poésie et à la curiosité littéraire des découpeurs de poulet télévisionnophages.
Maintenant j’ai fait un autre choix : je n’y vais plus que rarement me montrer sur la place publique.
Et d’ailleurs, ici et maintenant, à Rennes, c’est peut-être encore pire ce «Tout le monde s’en fout de tout».
Mais je ne rougis pas de mes choix.
En un mot comme en cent. 8 septembre 2021, Croire que
Aujourd’hui je crois que j’ai bien bossé. J’ai descendu plusieurs boîtes d’archives du grenier, les ai consultées, ai fait du tri et ai mis à la baille une caisse entière de paperasse.
J’ai retrouvé plein de trésors à scanner et à partager avant de les éliminer à leur tour.
Aujourd’hui où je n’ai plus d’outils, je crois que je me suis ajouté plein de boulot pour l’année qui vient et les nombreuses suivantes que je me souhaite !
En un mot comme en cent. 9 septembre 2021, Reflet
En un mot comme en cent. 10 septembre 2021, Contenu et contenant
Vu le groupe «Ces messieurs William», duo de chansons françaises, au Noroît. Le contenu est hyper connu de nous. «Monsieur William», «Au suivant», «Débit de l’eau, débit de lait», trois titres repris par Am’nez zique et les Biches.
Il y aura du Gainsbourg, du Brassens, du Vian, du Lapointe et du Reggiani.
Le contenant c’est un Woody Allen quasi mutique et un beau-frère juste un peu plus bavard.
J’ai beaucoup aimé leur version d’«Heureux qui comme Ulysse».
En un mot comme en cent. 11 septembre 2021, L'écran
MON GOAL Y HABITE !
L’endroit le plus difficile à trouver dans une yourte, c’est le petit coin.
A part ça, si on a un vélo d’appartement, on peut y pédaler aussi facilement que dans la smoule.
Ecrit pour le Défi du samedi n° 682 d'après cette consigne : yourte
DEUX "POÈMES DE L'EAU" DE DOROTHY RICHARDSON
LE MISSISSIPPI
C’est en remontant le Mississippi
Que les caïmans à la queue-leu-leu
Comptent les Suissesses.
Ce sont des nanas quelque peu toc-toc
Qui jouent du yoyo et leur font coucou
En levant bien haut leurs petits bibis.
Jamais la Suissesse n’a l’humeur en berne
Et la chaude, au fond, à touche-pipi,
A ce que l’on dit,
Avec les bédouins-Ouin
Pousse loin-loin
Le jeu.
Les alligators s’approchent du bord,
Attirés comme l’est
Par la limaille moldo-valaque
L’aimant.
Dare-dare les Suissesses
Comptent les lucernes
Qu’ils ont sous les yeux
- O combien de « s »,
Mes jolies Suissesses
Dans ce joli nom qu’est le vôtre !"
Disent les crocos.
Mais les Suissesses dissipées
- pas même la jeune Eve ou Fa-
Bienne -
N’ont jamais poussé la folie
Jusqu’à aller faire pipi
Dans les eaux du Mississippi.
Et les crocodiles, quelque peu déçus,
Poursuivent leur Bâle-ade
En rêvant de gruyère
Et autres fricâlins.
L’Aube prend sa source
Au bout de la nuit
Elle a dormi comme un Loir
Mais il faut qu’elle entre en scène
C’est là son lot
Même si ça lui fait mal aux reins
C’est une rivière calme
A l’air très doux,
Tout sauf vilaine.
Jamais elle ne rugit
Comme lionne
Ni ne sort de son lit.
Elle ne joue même pas des coudes
Aux Andelys
C’est une bonne élève :
On lui a donné 10
Sur dix.
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 21 septembre 2021
d'après la consigne AEV 2122-03 ci-dessous
IRINA KOBAYASHI. - DU BON USAGE DE LA GUILLOTINE AU COUCHER DU SOLEIL
Nous sommes restés babas devant le pavé particulièrement zinzin que vient de pondre Irina Kobayashi. Son dernier bébé est fabuleux ! Pour écrire cette biographie de George Sand il existait tant de matière scandaleuse dont on eût pu se servir à qui mieux-mieux pour noircir un peu plus la mémé du romantisme, la tata des féministes, la coqueluche des bobos et bobotes qui trouvent dada avant l’heure de se faire appeler George alors que son prénom est Amantine-Aurore. « J’m’appelle Patrick mais on dit Bob », comme chantait Boris Vian.
De l’étrange baronne Dudevant Irina Kobayashi n’a pas retenu les histoires de derrière, de derrière le paravent où Musset auparavant puis le docteur Pagello ensuite ont troussé les froufrous de la jolie môme Dupin qui n’était pas encore devenue « la bonne dame de Nohant ». Et pourtant la période choisie est bien celle du voyage à Venise de 1834, du séjour à l’hôtel Danieli et des amours tumultueuses que la plus célèbre des Berrichonnes connut là.
Iriuna Kobayashi s’est intéressée – sur 582 pages, c’est un bel exploit ! - aux seuls moments de respiration solitaire de Dame Aurore. Tous les soirs, elle sortait de l’hôtel Danieli et s’en allait seule dans Venise, emportant sa boîte et sa guillotine. Arrivée sur le bout de la Riva degli schiavoni et même bien plus loin, là où se trouvent désormais les pavillons de la Biennale internationale, elle s’accoudait au parapet du pont des Sept martyrs, sortait un cigare de sa boîte, lui introduisait la tête dans la guillotine, tranchait dans le vif, l’allumait puis, tirant dessus langoureusement, elle se plongeait dans la contemplation du coucher du soleil au-dessus de la punta delle Dogana, la pointe de la douane, et de Santa Maria Della Salute.
La biographe relate alors, comme si elle avait été présente aux côtés de l’autrice de « La Petite Fadette » et reçu d’elles bla-bla intimes et amicales confidences les visions étonnantes auxquelles George Sand, de façon quasi médiumnique, était soumise en ces moments crépusculaires.
C’est réellement passionnant – le séjour vénitien des amants terribles a duré plus de trois mois – et on n’oubliera pas de sitôt le ballet des personnages entrevus dans les nuages de fumée : Desiderio San Giorgio qui élève des dragons pour le plaisir et le profit, Muley Bugentuf qui lui raconte soir après soir ses dix-huit métempsychoses depuis l’an 184 et ce vicomte de Tourpeau qui la baratine sur la mensuration idéale des nougats de Montélimar.
N’en disons pas plus. Précipitez-vous sur cette biographie onirique, énigmatique et envoûtante. Il y a là un plaisir de lecture à prendre auquel vous ne pouvez pas et ne devez pas couper !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 21 septembre 2021
d'après la consigne AEV 2122-03 ci-dessous.