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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
23 février 2013

Les chaises : pièce à dormir debout (3) Au parc du Thabor à Rennes le 3 mai 2012

120503 007

COUR. – Présentement, c’est « la papesse » qui a attrapé le patron de la P.J.
JARDIN. – Par le fond de son pantalon elle a fait pénétrer une pointe de son paillage et la voilà qui aspire l’âme du type qui attend.
COUR. – Ca a une âme, un policier ?
JARDIN. – A cette époque-là, oui. Dans les trous qu’ont creusés en elle les vers à bois, la chaise niche les différentes parties qu’elle soutire au policier.
COUR. – Son aveu d’impuissance devant le gang des tractions avant.
JARDIN. – Ses rêves de retraite à Meung-sur-Loire : la pêche, le fricandeau à l’oseille de son épouse, la partie de cartes de l’après-midi au café avec le docteur, le boucher et le cabaretier.
COUR. – Bientôt la papesse a tout pompé. La chaise est repue et le commissaire Maigret n’est plus qu’un fantôme creux dans la mémoire de l’auteur de la pièce. Un souvenir lointain.
JARDIN. - Fin de la scène 1 !

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23 février 2013

Les chaises : pièce à dormir debout (4)

130219 Cartier-Bresson patron de la P

COUR. – Malgré son Alzheimer, l’auteur a écrit une scène 2 ?
JARDIN. – Tu rigoles ? La pièce est encore inachevée. Elle fait 4208 pages à l’heure d’aujourd’hui.
COUR. – Et… on va tout lire ? Je peux aller faire une pause pipi ?
JARDIN. – Attends la fin de la scène 2. Cette fois c’est une photo de Jacques Prévert par Robert Doisneau.
COUR. – Je crois que j’ai deviné le nom de la chaise !
JARDIN. – Allez, va faire pipi au lieu de dire des bêtises.
COUR. – Je voudrais bien mais… Je n’arrive pas à me lever… Je me sens vidée d’un seul coup.


Elles s’immobilisent toutes les deux. Le rideau tombe. Les spectateurs n’applaudissent pas. Ils ne sortent pas de la salle. Ils ne le peuvent pas. Moi-même j’ai du mal à vous dire où l’on peut voir la photo d’Henri Cart…

Ecrit pour Les Impromptus littéraires du 18 février 2013 en suivant la surconsigne de l'atelier d'écriture de Villejean : "intervenir dans cette photo".

16 février 2013

L'Idole de Schroeder (1) : Rennes le 16 février 2013

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L’IDOLE DE SCHROEDER

C’est aux lisières des forêts
Qu’il conviendrait que je relise
La missive à mon adorée.
J’y dis mon mal-être : « A Elise ».

C’est aux confins de la contrée
Sous des conifères d’argent
Que je l’ai, hélas, rencontrée
Mon horreur absolue des gens.

16 février 2013

L'Idole de Schroeder (2) : Rennes le 16 février 2013

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C’est au bout du bout de soi-même
Que l’on devient très héroïque.
Lorsque personne ne vous aime
Comment peut-on rester stoïque ?

Aux limites de cet état
Ne reste plus que la musique :
Nostalgie appassionata
Par-dessus destin pathétique.

16 février 2013

L'Idole de Schroeder (3) : Rennes Villejean le 16 février 2013

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Aux frontières du temps qui fuit
S’il reste un peu de mon génie
Qu’on me laisse encore une nuit
Œuvrer à cette symphonie.

Aux bornes de l’a(b)surdité
Je ferai entendre la joie
D’un hymne de postérité
Pour une Europe qui flamboie.

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16 février 2013

L'Idole de Schroeder (4) : Rennes Villejean le 16 février 2013

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A la douane du jour naissant
Je déclarerai au finale
Un chant de malheur incessant :
Toute existence est infernale.

Ô mon âme ! Cesse de geindre !
Fi de toute cette infortune !
Que ce feu au point de s’éteindre
Trouve son âtre au clair de Lune !

Ce texte constitue ma participation aux Impromptus littéraires du 11 février dont le thème était "Les lisières"

11 février 2013

Crépuscule sur l'embarcadère vers l'île de Bréhat à Ploubazlanec (Côtes d'Armor) le 7 avril 2004

 

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LA MAGIE OPÉRA ?

Lorsqu’Athéna pose ses armes
Pour s’adonner, sens en alarmes,
Dans le milieu de ses clairières
Au troublant repos des guerrières

(Le monde apaisé sous la palme
Atteint lors un moment de calme) ;


Quand Neptune arrête son char
Et, dans l’écurie en bazar
Qu’Hercule ne nettoie jamais,
Dételle ses grands chevaux bais

(Alors les vagues sous les cieux
Ont le fracas silencieux) ;


Lorsque Zeus ne fait plus mystère
Qu’il n’est pas un gars du tonnerre
Et qu’il aime son rocking-chair,
Ses mots croisés et sa rombière

(Les séducteurs transformateurs
Doivent soigner leurs adducteurs) ;


Quand Apollon pose sa lyre,
Qu’il met son pyjama rayé
Et qu’il enfouit, comme en délire,
Sa tête sous son oreiller

(J’assistai au coucher du fauve,
Le ciel alla de jaune à mauve) ;


Alors le populo radieux
Se dit avec ravissement
Qu’il voit, comme les Allemands,
L’entier crépuscule des dieux

(Il y a bien Diane qui s’enfuit
Mais c’est qu’elle est gardien de nuit).


Ce tableau réjouit l’athée :
De ce feu, jamais ne s’en lasse.
L’amoureux, lui, alors se tait ;
Sa mie enlace, sa mie embrasse.

(Et ce moment, en vérité,
Est beaucoup plus divin que la divinité)

Ecrit pour Les Impromptus littéraires du 28 janvier 2013

6 février 2013

Le mot sur le réfrigérateur : Rennes le 27 janvier 2013

Mon enthousiasme me perdra ! J'ai posté hier soir un billet ultra-court aux Impromptus pour illustrer ce thème : "le mot sur le réfrigérateur". J'ai eu l'impression que ce texte de deux lignes était parti "au purgatoire" : on ne permet pas, sur les Impromptus, d'évoquer l'actualité politique. Nos amis ont raison, on n'en finirait pas de s'empoigner comme des veuves sinon. Du coup j'en ai écrit un autre que j'ai posté ce soir. Manque de bol pour vous, le premier est ressorti du purgatoire avec un imprimatur. je dis bien manque de bol pour vous : je publie les deux versions ci-dessous !

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Joe Krapov – Le message du réfrigérateur (version 1)

Aux manifs peu égalitaires
Il paraît que Frigide erre.

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Joe Krapov – Le message du réfrigérateur (version 2)

Le bœuf bourguignon d’avant-hier
L’invite à des préliminaires ;

Le ketchup renversé en flaque
Va lui servir d’aphrodisiaque ;

Les pattes d’éléphant sur le dessus du beurre
Lui donnent déjà des ardeurs ;

Les fraises des bois se décomposent
Et lui promettent l’apothéose ;

Des petits points de moisissure
Lui font l’effet d’une morsure ;

Du demi-citron vert et du lait bien tourné
Elle se trouve retournée ;

Quand le yaourt est périmé
Elle prospère mieux que Mérimée ;

Sur le Roquefort, musique à fond,
Son orgasme atteint le plafond ;

Les locataires sont en vacances
Elle jouit en criant : « Vive la France ! »

Seul à lui opposer un peu de résistance,
De ses cristaux liquides qui clignotent en urgence,
Craignant à tout jamais de devenir barjot,
Pour appeler à l’aide ses propriétaires
Et dénoncer tous ces dégâts pas très jojos,
Le réfrigérateur affiche un lapidaire
« Au s’cours la BAC ! La bactérie peu frigide erre ! »

 

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