Les chaises : pièce à dormir debout (3) Au parc du Thabor à Rennes le 3 mai 2012
COUR. – Présentement, c’est « la papesse » qui a attrapé le patron de la P.J.
JARDIN. – Par le fond de son pantalon elle a fait pénétrer une pointe de son paillage et la voilà qui aspire l’âme du type qui attend.
COUR. – Ca a une âme, un policier ?
JARDIN. – A cette époque-là, oui. Dans les trous qu’ont creusés en elle les vers à bois, la chaise niche les différentes parties qu’elle soutire au policier.
COUR. – Son aveu d’impuissance devant le gang des tractions avant.
JARDIN. – Ses rêves de retraite à Meung-sur-Loire : la pêche, le fricandeau à l’oseille de son épouse, la partie de cartes de l’après-midi au café avec le docteur, le boucher et le cabaretier.
COUR. – Bientôt la papesse a tout pompé. La chaise est repue et le commissaire Maigret n’est plus qu’un fantôme creux dans la mémoire de l’auteur de la pièce. Un souvenir lointain.
JARDIN. - Fin de la scène 1 !