Sans pitié, j’avale les deux tours de mon adversaire, je lui interdis de donner des échecs perpétuels et je gagne en matant au 32e coup. S’il avait joué 11. Cc3, j’eusse été très mal tout au long de la partie.
Ce qui ne fonctionne pas c’est qu’une tour en d5 ne peut pas prendre un fou en f4 !
Soit j’ai mal noté la partie, soit mon adversaire a réinventé les règles du jeu d’échecs. Pô grave ! J’ai gagné mes deux parties en simultanée quand même.
***
J'ai noté 25... Td5. Ce qui explique le coup 28. Fc4 attaquant la tour. Si celle-ci avait été effectivement jouée en d4, elle serait restée en prise pendant trois coups par le cavalier f3. Je n'aurais pas laissé passer ça quand même !
J’attends le retour des jours où l’on n’a pas besoin d’allumer le chauffage. En attendant je regarde "Place publique" d’Agnès Jaoui en replay sur France TV et je découvre que ce fou de Jean-Pierre Bacri chantait drôlement bien.
Aujourd’hui j’ai du mal à me passionner pour les 366 réels de Raymond Queneau. Pourtant ça fait six mois que je m’y astreins.
Marcher me fait plus de bien. On est allés à pied écouter Blanche Le Liepvre à la Maison du Ronceray. C’était beau, c’était fort. Et pourtant c’était à mille lieues de chez nous ! Elle nous a emmené·e·s au Japon des origines !
Pas étonnant que j’ai eu mal aux pattes en rentrant ! ;-)
La force qu’il faut avoir pour porter une histoire superbe à bout de bras, à bout de voix et tenir le public en haleine pendant une heure et quinze minutes avec une guitare, un bodhran, une mémoire et des gestes !
Bravissimo à Maria Diaz et à son guitariste, Jack De Almeida Fourré.
Cela s'appelle "L'Aveugle à la voix d'or". C'est superbe !
Nous avons vu ce spectacle à la médiathèque de Pacé dans le cadre de la Nuit de la lecture. On entend à un certain moment une superbe version arabisante de "Belle qui tiens ma vie" et au finale, une chanson des Chieftains. Sur le mur Fb de Maria Diaz, on peut découvrir de nombreuses vidéos de Tim O'Brien, musicien de bluegrass qui semble valoir le détour.
L’hiver s’en vient dans les maisons Sortir de ses blagues de givré Le vieux tabac de la grisaille Et cela dure des semaines.
On est piégé.
Quand vient l’horrible saison froide Même l’alouette y laisse des plumes. Pierrot qui passe En ramasse une Puisqu’au clair de la lune Son voisin le distrait a égaré la sienne.
Au chaud, dans le plus grand secret Les buffets se régalent des sachets de lavande, Des albums de photos et porcelaines rares Ou des habits de deuil que l’on y entrepose.
Où trouver le courage ? Se lever au matin sans ramasse-poussière C’est perdre assurément les débris des étoiles Qui sont venues la nuit Illuminer nos rêves.
Dans le geste d’écrire ? On a beau tendre son cahier Tel un miroir au monde Rien ne s’y réfléchit, Rien ne s’écrit dedans. On ferait mieux sûrement De tendre une tablette, De ramener des photos du ciel Ou de l’immeuble d’en face.
Peut-être, sur le cahier, Fallait-il appuyer quelque part ?
En attendant, oui, j’écris.
S’il fallait mettre son espoir dans le Seigneur Alors j’ai tout raté. J’ai juste pour ma part Mis un pied devant l’autre Et rencontré l’humanité Et même aussi parfois L’Humanité-dimanche !
Mais, c’est vrai, rien n’est simple. La complicité avec le poète Ne s’établit pas en un clin d’œil : Ce voyant est peut-être un voyou Et ce dévoiement du langage Un désert empli de cailloux !
Sous le pavé de sept cents pages S’étend peut-être juste Une plage de nudistes A l’oeil terne, A la joie éteinte : Des fracassés loquaces Et inintéressants.
Qui décide que les pavés brillent ? La pluie passagère ?
Ecrire, est-ce poursuivre Des visions ?
Des êtres de légende, la plus inaccessible Et la plus honorable parmi les homicides, Chimère, N’a d’yeux que pour Rodrigue Et lui baye aux corneilles !
Trouve-t-on la joie au tourner du temps ?
Concert de nouvel an à Vienne : Le gai tourbillon de la valse N’enchante pas le musicien. L’œil rivé sur sa partition, Il procède à l’exécution, Sans cesse menacé d’une réprimande Par la baguette autoritaire du chef d’orchestre.
Alors on rentre se réchauffer Et sans cérémonie - On n’est pas au Japon - Vers cinq heures on prend le thé.
Seulement une chose est sûre : Désormais je n’entrerai Que dans des cabarets à la façade verte Et si en lieu et place d’une serveuse accorte C’est un barman aigri qui apporte Mon sandwich au jambon Je lui enverrai ma bière au visage !
Choisissez un bloc de douze mots dans les tableaux ci-dessous. Recopiez chacun d’eux sur un bout de papier au format 10,5 x 14,8 cm. (une feuille A4 coupée en quatre).
Pour chacun des mots, sur cette feuille, écrivez une phrase d’allure poétique dans laquelle ce mot est obligatoirement utilisé. N’ayez aucun souci de continuité en passant d’une feuille à l’autre.
fontaine
éclaircie
étranger
amoureux
oiseau
musée
épave
itinéraire
nuages
fraisiers
forêt
vivant
cabaret
pavé
Clin d’oeil
espoir
tourbillon
alouette
miroir
secret
matin
chimère
semaine
thé
colchiques
palais
crépuscule
voyageur
porte
saltimbanques
brasier
neige
dame
automne
cheval
sapins
peintre
valse
novembre
clairière
insoumission
caresse
Ecole buissonnière
nocturne
almanach
mémoire
mélodie
archer
éternité
soif
rivière
exil
angelot
Paris
fête
bateau
fleurs
soeurs
mains
Vénus
Lorsque cette opération est terminée mélangez les morceaux de papier puis composez un texte en assemblant ces douze fragments. Vous pouvez les ordonner à votre guise, ajouter et supprimer librement dans tout ce matériau.
Consigne tirée de "L’Agenda du presque poète" de Bernard Friot (page du 19 mai). Mots empruntés à Jacques Prévert, Paul Verlaine, Guillaume Apollinaire, Charles Cros et Arthur Rimbaud.
Essaie un peu de refuser la 42e dose de vaccin et tu vas voir comme les beaux messieurs de Paris auront très envie de t’emmerder avec leur passe vaccinal !
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.