Les voyages les plus beaux sont peut-être ceux que l’on s’invente. Votre récit comprendra 4 parties :
1) J’ai quitté Qu’avez-vous quitté ? Nommez simplement un lieu ou une personne.
2) Avec Dites avec quoi vous êtes parti·e : quel objet avez-vous emmené ?
3) J’ai traversé Dites en une phrase ce que vous avez traversé en partant.
4) J’ai vu De l’autre côté, qu’avez-vous vu ? Là, donnez toute la gomme ! Décrivez ce que vous découvrez et ce qui vous arrive dans ce lieu nouveau. Il n’est pas indispensable d’en revenir.
Consigne extraite de « 1001 conseils pour l’écrivain en herbe » de Myriam Mallié et Pascal Lemaître – Casterman, 2004
Vous pouvez également utiliser les aquarelles de Venise et Burano peintes par Ilarion Pavlovitch Krapov pour vous inventer un voyage dans cette ville et/ou dans cette île si vous le souhaitez.
Une fois par mois l'association "Les Tisseurs de contes" organise une soirée contes à la Maison du Ronceray, 10 rue de la Poterie, à Rennes. Lorsqu'il s'agit de prestations d'ateliers des Tisseurs ou d'associations invitées, j'ai la permission implicite de photographier ces messieurs et dames. La lumière des projecteurs n'est pas terrible, j'ai beaucoup de bougé dans les gestes des mains mais j'ai une astuce pour obtenir du résultat. Je colle l'Ixus en mode photo créative noir et blanc. Je mets la moitié des photos obtenues à la poubelle car cet idiot d'appareil zoome et cadre n'importe comment mais celles qui restent sont parfois très sympathiques.
Le résultat me fait toujours penser aux photos en noir et blanc des Petits classiques Larousse de notre enfance-adolescence!
C'est donc ici que l'on vendait jadis des chauffages sans combustible et des bourrelets russes.
Maintenant on n'y trouve plus que des chaussures pour les enfants.
Je ne devrais pas faire de l'humour avec ça mais bon je ne vais pas m'autocensurer non plus !
Cette photo a été prise le 5 mars. Le commentaire krapovien, glissé à l'oreille de Marina B., a été : "Les Russes ont aussi déclaré la guerre à la Bretagne ? "
Oui, je sais, c'est nul.
Eh bien voyez-vous, une semaine après, il n'en est plus rien ! ;-)
Les nénettes, c’est fête ! Les sveltes, les replètes, les sèches, les déesses, les 2/3 Merkel et 1/3 Thetcher, les bébêtes, les « sélect », les pépètes, les mémères, les tendres, les tempêtes, les vedettes, les secrètes, les teint de pêche, les Belles Hé(l)lènes, les « défense d’entrer » et les pécheresses, les éthérées, les entêtées, les perles de verre et les rebelles, venez, venez, ce week-end c’est kermesse !
Je lève le verre ! Je trempe mes lèvres dans le Xérès ! Je bois à votre santé, votre beauté, votre excellence ! Je célèbre la messe de votre entregent après avoir fermé l’évêché de l’intérieur. J’ai posé les scellés sur le désert où prêchent les prêtres, les évêques et les enténébrés singuliers du clergé. Je monte au belvédère clamer ma préférence pour Bérengère, Hortense, Estelle, Zézette ou Marie-France plutôt que pour Ernest et ses drôles de sentences. Je me délecte à voir à la salle Pleyel vos doigts qui s’empressent sur le pianoforte où vous jouez expertes le « Rêve d’amour » de Liszt.
Je vénère vos textes aux mots enchevêtrés d’où jaillissent toujours des gemmes insensées. Votre légèreté est une effervescence. Vous êtes le remède au cervelet dément, empesé dans ses termes et balourd dans sa fièvre qui s’interdit ce jour l’usage du mot « fesse » ou l’interrogation sur ce qui s’enclencha autrefois en Adam lorsqu’Eve ôta pour lui son premier vêtement.
Ô détresse de l’élève perplexe, sur la brèche, tourné chèvre, qui voudrait pénétrer la science de la grâce et se faire emmener par de vertes venelles vers un Eden où Dieu et le serpent, de mèche, n’auraient rien perpétré qu’une forêt de hêtres, un cercle de verdure, un avenir sans guerres et sans va-de-la-gueule, sans pègre, sans fusils, sans western.
Femmes, à tous les sens du mot, je vous encense parce que vous nous élevez !
En même temps…
Tout bien pesé, bien tempéré… Ne me dites jamais, mesdames, s’il vous plaît :
- Est-ce que tu veux monter dans ma Mercedes Benz ?
Parce que le coup de la panne de la classe A, on me l’a déjà fait ! Et assister neuf mois plus tard à l’accouchement, j’aimions point trop ça !
Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 8 mars 2022
Georges Perec a écrit sous ce titre un livre dans lequel il utilise uniquement des mots comportant la voyelle "e" et uniquement elle, accentuée ou pas. Bien entendu, toutes les consonnes sont permises autour.
Voici une liste des mots qu’il a employés dans les premières pages de ce roman.
belvédère
descendent
entêtée
gemmes
pensée
reprends-je
texte
benêt
descendre
entrée
gens
pépé
reste
Thérèse
Bérengère
déserte
entrée
grec
perce
rêve
thermes
béret
desqelles
entregent
hébété
perd
révèrent
trempe
berner
desserre
éphèbe
Hélène
perles
Rex
vedette
bête sers
détecter
Ernest
Helvète
perpète
s’empressent
vedettes
bézef
détresse
espèce
Herbert
perpètre
s’étend
vénèrent
brèche
Dresde
espère
je sens
perplexe
scellée
vent
breveté
dresse
est
je-me-rends-chez
pervers
scènes
verre
censée
ébène
Estelle
jette
pète-sec
Schweppes
verste
cerbère
écervelé
été
kermesse
pètent
se-délecter
vertes venelles
cerclé
échec
éthérée
légèreté
Peter-Sellers
se-réfréner
vêtements
certes
édenté
évêché
lentement
Pleyel
sèche
week-end
cervelet
effervescence
événement
lentement
préféré
secrète
western
cette
éjecte
évente
lesté
préfère
secrets
zèbres
cherche
élève
évêqe
lèvres
préférence
select
chercher
elle-même
excédé
me-rends
prennent
semblent
chevet
empêchement
excellence
mec
prestement
semées hêtres
chèvre
empesé
excès
mec
prétexte
sens
clebs
en même temps
excrément
mèche
prêtre
sente
crèche
en-effet
Exeter
Mel-Ferrer
qe
sentences
décès
encensent
expert
mêmement
qerelle
sept
déesse
encercler
fée
mémère
rebelle
sept-cent-trente-sept
défendent
enchevêtrées
fenêtre
mène
recel
stress
défends
enclencher
fermement
Mercédès-Benz
recèlent
svelte
défense d’entrer
endetté
ferrets
merde
récemment
télex
degré
énervement
fesses
messes
récent
tempère
dément
enflé
fête
nèfles
recette
tempes
démentent
enlever
flegme
pédestrement
regrette
tempête
démette
ensemble
frênes
pègre
remède
tendres
démettre
entendre
frère
pénètre
remet
tente
dents
enténébrée
Fresnes
pensé
Rennes
tentent
Il vous est demandé de construire les trois premières phrases du début de votre texte en utilisant cette même contrainte. Puis de continuer librement, sans plus la respecter, le développement de votre récit.
Vous pouvez appliquer la tolérance observée dans les dernières pages :
Le son "an" peut s’écrire "en" Le son "i" peut s’écrire "ee" Le pronom "que" ou tout mot comprenant la lettre "q" peut être écrit sans le u : qe, leqel, qelq
Consigne alternative : écrivez des haïkus (poème de trois vers de 5-7-5 syllabes) ou un texte utilisant essentiellement des mots de cette liste avec d’autres pouvant contenir a, e, i, o, u et y.
Ca faisait un bout de temps que je n'étais pas allé à la Bibliothèque des Champs libres. La situation avait tout pour déplaire : gel obligatoire à l'entrée sous haute surveillance des vigiles, puis présentation du pass sanitaire puis cassage du nez sur la porte fermée par deux fois pour cause de personnel en grève prolongée (voir ici).
Aussi, ce mercredi où j'étais descendu voir Rennes sous le soleil, une chose devenue rare elle aussi, plutôt que de pousser jusqu'au boulevard du Colombier où j'avais vu qu'il y avait de nouveaux graffs, j'ai préféré monter au cinquième étage emprunter quelques dévédés. C'est dans l'escalier que se trouve cette exposition de photographies du fonds documentaires de la bibliothèque.
Ca me donne une belle idée de tourisme modianesque : aller voir et photographier ce qui se trouve désormais aux adresses mentionnées.
Quelques jours plus tard, au marché des Libraires de la place Sainte-Anne, j'ai acquis un vieux bouquin de 1948 "Ici Rennes" de Job de Roincé. Allons bon, me voilà de nouveau "Rennais d'adoption plus intéressé par Rennes que bien des Rennais de souche" !
Joe Krapov est poète, humoriste (?), musicien à ses heures et photographe à seize heures trente. On trouvera ici un choix de ses productions dans ces différents domaines.