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Mots et images de Joe Krapov

5 août 2022

Coucher de soleil à La Maye (Le Crotoy, Somme) le 15 juillet 2022 (2)

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4 août 2022

DU GENRE UN PEU DANS LE CIRAGE CÔTÉ GENRE !

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 Un violon n’a pas quatre pattes. S’il a quatre pattes, c’est qu’il a bouffé des OGM ou que vous avez trop bu. Un violon a quatre cordes, c’est-à-dire deux fois moins qu’une mandoline et deux fois moins que le nombre de gens qui étaient présents dans la salle Mandoline ce mardi.

La salle Mandoline est ce lieu magique où les gens sont sympathiques et rient beaucoup. Grolle Deville 1 et Grolle Deville 2 nous en parlent quand elles sont rangés près de nous dans le placard aux chaussures de la loggia.

150509 019Nous on n'a jamais le droit d'y aller à la Maison de quartier de Villejean. La différence entre les grolles de ville et nous c'est un peu celle qu'il y a entre le cabriolet sport du frimeur et le véhicule utilitaire (Trafic, Kangoo ou monospace) du plombier. De toute façon on ne les imagine pas vraiment, Grolle Deville 1 et Grolle Deville 2 en train de turbiner sur les chemins de grande randonnée comme les marathoniens que nous sommes !

150509 02042 kilomètres qu’on a parcourus ce week-end ! Oh, pas en une fois, bien sûr ! En trois jours : 16, 22 et 4 et cette fois pas sous la pluie comme l'autre jour en Normandie. Si on file la métaphore avec les bagnoles c'est vrai qu'on est plus souvent sur la route qu au garage, nous. Ce week-end monsieur et Madame K. ont campé près de Lorient mais ils ont fait activités séparées. Lui seul a randonné. Après sa première balade, quand il nous a posés dans l'herbe sous la tente, enfin séparés des Josette qui puent, on a fait la conversation avec Madame Capedepluie.

150509 037- J'ai eu chaud, nous a-t-elle dit. Pour son premier pique-nique il a trouvé une souche bien large et bien plate sur le bord de l'étang de Lannénec, là où il y a de très beaux asphodèles. Un moment de lucidité l’a traversé et il a failli me sortir de chez monsieur Sakado où j'étais rangée. S'il avait poursuivi dans cette idée de me transformer en nappe, il m'aurait extirpée du sac et il m’eût sans vergogne aucune étendue sur la souche qui ne dormait que d'un œil. Ensuite il eût posé son fessier sur mon ventre ou sur mon dos. Personnellement j'ai horreur de ces positions qui ne sont même pas dans le Kama soutra ! Mais heureusement son karma foutraque avait décidé de lui jouer un tour à sa façon. Jugeant la souche sèche et chassant la pensée d'un souillage de fond de cale, il a posé dessus celui de son pantalon et sorti son sachet sans souci ni sushis pour étancher sa soif et sa faim sur la souche. Pain au chocolat, banane, abricot, gorgée d'eau.

- On sait, Madame Capedepluie, on était là, on a tout vu grâce à nos œillets !

 

- Vous n'avez pas d’yeux derrière les chevilles que je sache ? Juste l'estomac dans les talons quelquefois ! Bref la souche a lâché un bon paquet de résines collantes, genre confiture de framboises. Je crois bien que le fute est foutu!

- Dieu merci, a dit Rangdoignon gauche, personne ne se mêle...

150509 056- Ah ! Ah ! a éclaté de rire Madame Capedepluie.

- Qu'est-ce qui vous fait rire ?

- Se mêle, semelle, c'est drôle!

- Vous prenez votre pied avec pas grand chose ! Personne ne se mêle de me balancer quand je marche dans la grotte de Giens...

- C'est pas plutôt la grotte de Lourdes et la faïence de Giens ? ai-je suggéré à mon jumeau.

Mais au fait... Je ne me suis pas présenté :je suis Rangdoignon droit. Mon frangin et moi sommes des godillots.

- Je ne sais pas, a-t-il répondu. Je suis aussi nul en contrepets qu'en contredanse. En tout cas, vous, Madame Capedepluie, vous n'avez rien vu du bal à Laïta !

- Désolée, Messieurs les godillots mais vous allez me raconter. Vous savez que je suis une cape de pluie préventive et porte-chance. En général quand il m'emporte, que je pèse 3 kilos sur son dos et prends toute la place dans son sac, il fait toujours beau au-dehors !

- Tatatata ! Attendez ! On vous a vu à l’oeuvre l’autre jour ! Vous étiez de sortie et pas qu'un peu l'autre week-end en Normandie ! On ne voyait que vous et votre capuche jaune fluo tout au long de l'estuaire de la Sienne sous la pluie battante !

- Oh ça va, les Frères croquenots ! On a les mythomanologies qu'on peut! Parlez-nous plutôt de ce que j'ai raté sur la Laïta !

- C'est assez rare que le marcheur randonne tout seul dans la cambrousse. Il était plutôt du genre marcheur urbain jusqu'à il y a peu. Là Madame K. était à un stage de contes dans un camp scout . Alors le samedi il a pris la bagnole et est allé se poser à Guidel-Plage.

150509 086- Il ne faisait pas très beau mais sec. Il a trouvé très vite le GR, le chemin de grande randonnée

- Fastoche! Le GR 34 longe la rivière !

- Tout comme en Normandie l’EPR longe Flamanville!

- Au début très bien ! On voit le port du Pouldu en face : des bateaux de plaisance devant des maisons blanches. Il se met en route. Des fleurs partout sur le chemin.

- Le GR très bien ! Balisé, des escaliers, une balustrade en fil de fer tout du long pour éviter les chutes en cas de tremblement de terre ou de lendemain de cuite. Très escarpé mais très bien.

- Ensuite de belles vues sur les coudes de la rivière. Le seul problème c'est le pont de saint-Maurice ! Plus on avançait moins on le voyait se profiler.

- Le paysage devient sauvage et puis soudain à un carrefour, une aubaine ! Une bande de terre qui traverse la rivière pour aller jusqu'à trois maisons posées là sur l'autre rive. Pas besoin d’aller jusqu’au pont ! Mais pourquoi y a-t-il une barrière en travers de ce chemin ?

150509 087- Il s'avance en espérant qu'il y aura un passage sur le côté de la barrière. Quelle chance, il y en a un !

- Et il se retrouve sur la rive droite du fleuve alors qu'il venait de la rive gauche. En toute logique il retrouvé le drapeau polonais...

- ...où monégasque, qui indique qu'il est sur la bonne route et c'est justement sur la gauche. Le voilà donc à marcher dans l'autre sens mais en pleine campagne jusqu'à ce que le GR s'enfonce dans les bois, descende à nouveau et fasse demi-tour !

Il se retrouve à nouveau sur la rive gauche de la Laïta à remonter vers le pont de Saint-Maurice alors du coup voilà monsieur qui s'inquiète. Il fallait peut-être que je tourne à droite au lieu de prendre cette bande de terre? Puis soudain il a une illumination : une île ! Je suis passé sur une île !

- Il ne pouvait rien lui arriver de pire pour rallonger son chemin et lui faire perdre son temps ! Si ! Qu'il pleuve !

- Pô grave, j'étais là ! commente Madame Capedepluie.

- En fait il n'a pas plu et il a fini par apercevoir le pont. Il l'a traversé et on a descendu la rive droite

- On est arrivé avant le Pouldu près d'un embarcadère et là, surprise : des hérons  qui faisaient trempette dans le port désert. Ils ne nous ont même pas entendus. C'est la preuve que même en étant des chaussettes à clous on sait la jouer discrètes quand on veut !

- Il a pris des photos ; il a même filmé les oiseaux, dis donc !

- Il va falloir qu'il rachète un disque dur externe! C'est la souris de l'ordi qui est venue nous raconter ça dans le placard à godasses.

- Menteurs ! proteste Mme C.. Elle est encore attachée à l'ordi par un fil !

- Excusez nous, Madame Lacape, on revient d'un stage de conte alors c'est normal qu'on fabule un peu !

- Vous le savez très bien : c'est seulement au pays du Miraginaire que les bottes font sept lieues à chaque pas !

- Que les princesses vont au bal en pantoufles! Et que les godasses de rando et les capes de pluie cassent du sucre sur le dos de leur propriétaire à côté d'un ukulélé rose sous une toile de tente qui en a vu d'autres !

- C'est bien simple : si ma tente avait la possibilité de parler de ses sacs rose et bleu, on l'appellerait « Mon oncle » de Tati(e) !

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Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 12 mai 2015

d'après la consigne 1415-27 ci-dessous

4 août 2022

CONSIGNE D'ÉCRITURE 1415-27 DU 12 MAI 2015 A L'ATELIER DE VILLEJEAN

Vie d'objet

 

Les objets qui nous entourent ont-ils une vie en-dehors de nous ? Quels liens les unissent à ceux qui les manipulent ? Quels sont leurs rapports avec les autres objets ?

Exemple : journal d’un gant de toilette, pensées d’un container, monologue d’un flacon de Chanel n°5.


(consigne de Dominique D.-M. empruntée aux Papous dans la tête)

 

AEV 1415-27 Flacon de Chanel 5

 

3 août 2022

Au fil des rues de Rue (Somme) le 13 juillet 2022 (1)

Elle le vend bien, son pays, Ludivine Fasseu et finalement elle a raison. Elle est très mystérieuse, cette commune de Rue ! Je n'ai toujours pas compris si ce que j'ai photographié était l'église Saint-Wulphy, la chapelle de l'hospice ou la chapelle du Saint-Esprit ! Est-ce que toutes les salles étaient ouvertes au public ou pas ?

J'ai cherché sans le trouver le carrelage en forme d'échiquier qu'on voyait sur les photos de Cyrille Struy dans le bouquin emprunté à la bibliothèque des Champs libres. Pas vu non plus le tableau représentant je ne sais plus quel saint... attribué à je ne sais plus quel peintre... Je suis allé rendre le livre hier.

Je trouve les explications ici ce jour :

- le sol échiquéen est celui de la chapelle de l'Hospice, fermée au public à cause d'infiltrations.

- nous avons visité le seul narthex - je découvre ce mot - de la chapelle du Saint-Esprit. Le reste se visite avec un guide après paiement d'un forfait donnant droit également à l'ascension du beffroi et à un tour (d'avion ?) dans le musée des frères Caudron.

Sinon on trouve bien Télérama et le Canard enchaîné à la maison de la presse à côté du chapelier fou (voir plus bas) !

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3 août 2022

Au fil des rues de Rue (Somme) le 13 juillet 2022 (2)

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Même en vacances, il faut bien que le Krapov s'amuse à ses jeux d'anagramme favoris.

Au départ, c'était Charles Deloge.

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3 août 2022

Au fil des rues de Rue (Somme) le 13 juillet 2022 (3)

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Collectés pour le cirque de Georgina ! ;-)

2 août 2022

"Jour de fête" au Parlement de Bretagne à Rennes le 27 juillet 2022 (1)

Ce mercredi-là, c'était galette complète ! D'abord un "Transat en ville" avec Dan Gharibian et ses deux acolytes absolument géniaux (musique tzigane à deux guitares et un accordéon fou !). Ensuite un Mercredi du Thabor moins percutant musicalement mais plus dansant que la fois précédente et enfin un arrêt place du Parlement pour admirer la nouvelle production de la Société "Spectaculaires".

Très bien mais très voire trop rapide. Comme je n'avais pas de trépied, j'ai photographié ces illuminations avec l'oeil collé dans le viseur de l'appareil. Du coup je n'ai pas vu grand chose du spectacle et je sais pourtant que l'appareil photo lui non plus n'a pas tout capté. Le genre "Too many notes, Mozart" si vous voyez ce que je veux dire et si vous avez vu "Amadeus" de Milos Forman ! ;-)

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2 août 2022

"Jour de fête" au Parlement de Bretagne à Rennes le 27 juillet 2022 (2)

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Pas besoin d'y retourner : la vidéo est déjà sur Youtube ! 
C'est bien ce que je disais, tout va très vite maintenant ! ;-)

1 août 2022

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 73, Turlututu chapeau pointu

un jour sans fin

Apercevant la bête en quête d'un rôti, le petit pâtre a fui le riant pâturage, abandonnant sa tâche et ses quinze brebis à la furie du monstre.

- Bêêê ! Bêêê ! Bêêê ! bêlent-elles. 

- C’est là charmant hôtel ! considère le dîneur verdâtre – il s’agit d’un dragon -. Le couvert est fameux, l'entrecôte saignante et le gîte agréable même si caillouteux. Je vais leur imposer ma dîme à ces bêtas !

Mais le maître des lieux, aussitôt prévenu, n'est pas de cet avis. 

- C'est fâcheux ! lâche-t-il et j'éprouve dégoût que ce drôle de gâte-sauce vienne bâfrer tout son soûl et devienne mon hôte sans qu'il ne lui en coûte et sans que je l'aie prié de venir assister au goûter ou même au déjeuner. 
 
Et bientôt Mathurin Labrême se hâte vers le château. Tout proprement vêtu, bien droit dans ses guêtres, il demande à paraître devant sa majesté. 

- Quelle est est votre requête, paysan opiniâtre ? l’interroge le roi. 
 
- Sire, envoyez vos reîtres pour occire le traître qui mâche mes brebis ! Ce bâtard qui revient pour la énième fois, ça laisse un arrière-goût de saloperie suprême par derrière le serre-tête !

Ce nouvel embêtement fâche pareillement le roi un peu voûté qui blêmit sur son trône. C’est qu’il y a là vraiment de quoi péter un câble ! Car cette drôlerie qui revient continûment, - c’est la soixante-treizième fois, quand même ! -, ce destin qui folâtre et se prend avant l’heure pour Bill Murray dans le film « Un jour sans fin », c’est de l’envoûtement, une disgrâce imméritée, un rabâchage de cruauté, du théâtre de l’absurde ! De la malhonnêteté, oui, même !

Qui donc a décrété une telle âpreté pour ces temps ? La vie n’est plus un combat, c’est une débâcle perpétuelle !

Sauf que, cette fois-ci, surgit de la tempête à briser tous les crânes un navire-hôpital inattendu, un trois-mâts barque dont le quartier maître se prénomme... Georgina ! Une sauveuse qui a du foie, qui a la foi, qui se sent responsable, pas coupable et porte une guêpière et des vêtements de guerrière qui lui vont à ravir.

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Elle est ni plus ni moins que la fille du roi, grande prêtresse de la religion nouvelle qui dispense dans son dos, traîtreusement, des patenôtres peu ragoûtantes qui visent à rebâtir un monde juste et fraternel mais mâtiné de menaces de bûcher pour les défraîchis du bulbe qui iraient à la pêche le jour de la fête-Dieu, sécheraient les vêpres ou ne se découvriraient pas devant l'évêque.

- Vous brûlerez en enfer, hérétiques, si vous n'idolâtrez pas Jésus! Les geôliers de Satan vous planteront leur fourche dans le côlon et vous n’aurez plus qu’à vous faire porter pâles après ce supplice !

- En attendant ce jour que j’espère tardif, Georgina ma câline, demande le roi, aurais-tu un moyen de nous débarrasser d'un fâcheux animal qui commet un grand gâchis dans notre économie ?

- Mon père, vous qui avez le charisme d'une huître et l'armée engourdie par l'absorption trop fréquente de gâche vendéenne et de brûle-gueule du Gâtinais, vous croyez me tendre une embûche ? Sans vouloir paraître crâneuse je puis vous dépêtrer de cette gêne qui est la vôtre mais je vous préviens que cela aura un coût.

- Lequel ? Quel intérêt trouverez vous à ce désenchevêtrement, ma jamais folle guêpe ?

- Si je vous débarrasse de ce bélître ce sera tout d'abord au prix du baptême chrétien pour toute votre population.

- J'y consens. Je trouve ça dégoûtant d'asperger des benêts avec de l'eau bénite mais ça fait soixante-douze fois qu'ils en pâtissent, ils commencent à connaître et ça vaut toujours mieux que votre extrême-onction aux îles essentielles !

- Huiles ! Ne blasphémez pas, ô mon père ! Écoutez ma deuxième requête. Après mon acte de bravoure je quitterai le château et mènerai une vie d'aventure à travers le monde.

Le roi fut fort embêté par ce deuxième projet de la têtue. Il adorait sa fille et ce serait un crève-coeur pour luide la voir disparaître. Il pâlit, maîtrisa une petite larme de papy gâteux mais comme il était un papa-gâteau, il accepta, saumâtre, ce lâchage et signifia à la traîtresse que son hôtellerie resterait toujours ouverte pour elle.

***

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On ne sait pas ce qui plut le plus au dragon dans le prêchi-prêcha de Georgina. Est-ce que ce fut l'idée d'effrayer les mômes pour de rire ? Est-ce que ce fut le concept de dîner-spectacle ? La reconquête de sa dignité par l'exercice d'une vraie tâche au sein d'une entreprise de spectacle où chacun à son tour aurait le rôle-titre ? La séduction réelle exercée par cette pimbêche hâbleuse dont les idéaux planaient à cent lieues au-dessus des pâquerettes ? Toujours est-il qu'il n'y eut pas crêpage de chignon, âpre combat ou enchevêtrements uccelliens.

L'enjôleuse emmena le dragon après l'avoir rebaptisé Turlututu, le clown au chapeau pointu, jusqu'au faîte de la gloire circassienne en compagnie de la tarasque flûtiste, du Phénix étêteur et de tant d'autres numéros effrayants, étranges ou comiques du fameux cirque Cornflakes.

***

Le lecteur avisé ne s'empêchera pas de poser la question qui, croit-il, tue: que donnait-elle pour le dîner à sa drôle de ménagerie ? Aux animaux remis en cage après la représentation, ce qu'on offrait en récompense, cette viande fraîche et goûteuse dont ils se régalaient, c'était de la côtelette d'enfants de bûcheron, du gîte de fils d’archevêque, du boudin d'âne bâté, de la macreuse d'hérétique. Cela avait un avant-goût de « Blade Runner » sans douleur. On ne bâtit pas une civilisation sans qu’il y ait, sur le bas-côté, des dégâts collatéraux. Faire disparaître au cours d'un dîner spectacle les futurs tyranneaux qui eussent sans cela bâillonné le monde, abêti les peuples, déchaîné leur violence pour toujours plus d'impôts et toujours plus de guerres, voilà qui moralement apparaîtra infâme voire moyenâgeux mais il ne convient pas de juger hâtivement nos ancêtres  : il y a toujours un bas qui file et un bât qui blesse. Quelquefois mi-carême rime avec carton-pâte ! Avale ce casse-croûte où choisis de jeûner, camarade chrétien que ce manquement au cinquième commandement fait tomber en pâmoison !*

***

Sainte-Georgina

Bien sûr il est curieux que Sainte-Georgina ait été quasiment oubliée dans l'historiographie chrétienne. Aucune icône qui la représentât - ce portrait-ci est de Su Laing, artiste contemporain·e -, aucun hôpital qui portât son nom, aucune hagiographie même bâclée d’un rêvasseur proustien ne survécurent à l'inconsolable fuite du temps qui délave tout et rend plâtreux même les Pont l’Évêque ! Son entreprise d'édification-évangélisation des foules après conversion des monstres en légendes du cirque est devenue œuvre de fantôme dont on n’entend plus guère les chaînes. Nul apôtre n'a chanté sa louange. Évidemment, la religion et les femmes, la religion et les gens du spectacle vivant ! Mais pourtant, si vous regardez bien les portails de certaines cathédrales, les détails sculptés de certains cloîtres, les gargouilles des églises ici et là, vous verrez qu'ils sont là, eux, pêle-mêle, les monstres terrifiants qui ont hanté les cauchemars des enfants et des rois et auxquels la foi de Georgina a transmis ni plus ni moins que... la grâce !

31 juillet 2022

Le Cercle celtique de Montfort-sur-Meu aux mercredis du Thabor le 27 juillet 2022 (1)

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C'est vraiment très bon pour le moral de retrouver cette situation de ravissement : je suis effectivement ravi de voir évoluer ces beaux costumes et je jubile de ravir de telles images à ces danseurs et danseuse !

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