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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
21 juin 2023

LE JEU DE L'OIE DE CHÂLONS-EN-CHAMPAGNE

Un point du règlement

Je l'ignorais moi cette règle du jeu de l’oie ! « Au commencement de la partie, si l'un des joueurs fait 9 par 6 et 3 il doit avancer son pion sur la case 26 ; s'il obtient 9 par 4 et 5 il ira sur la case 53 ». C’'est à se demander si je n'ai pas toujours obtenu le 9 par 7 et 2 ! J'ai un souvenir prégnant de goudron et de plumes et d'avoir quitté la salle de jeux à califourchon sur un rail de chemin de fer.

Extrait des "Mémoires"de Joe Dalton.

AEV 2223-33 JK - 1 Goudron et plumes

Case 35

AEV 2223-33 JK - Case 35 phacochère

Il y a un phacochère
A la porte cochère,
Arrivé sanglier gare,
Sans annoncer
« Gare de Rennes ! Tous les petits lapins descendent de voiture ! ».

Tous les petits lapins descendent de voiture
Et les voici qui partent un peu à l'aventure,
Longeant l'avenue Janvier,
Saluant le TNB et le lycée Zola.

Le sanglier les suit.
Il ne veut pas aller jusqu'à la baie d'Erquy
Chez les irréductibles avaleurs de bidoche.
Alors, une fois traversée la Vilaine,
Il laisse les lapins monter jusqu'au Thabor
Et lui il tourne à gauche
Car lui ce qu'il veut voir
c'est le très grand heurtoir
De la rue Beaumanoir

AEV 2223-33 JK - heurtoir beaumanoir

Il y a un phacochère à la porte cochère !

S'il a fait 35 par 17 et 18
Dis-lui qu'il s'en retourne à sa forêt natale
Dans la terre d'Ardenne
Dans un film des Dardenne
Ou chez les bigoudens.
S'il continue d’heurter le battant de la porte
Dis-lui qu'il est vilaine et que je vais lâcher,
Pour qu'elle lui brise l'échine,
La sorcière Darmanaine dont la réputation n'est plus vraiment à faire :
C'est elle qui brisa jadis Lima la hyène

Case 22

AEV 2223-33 Jeanne - Case 22

A Saint-Michel-en-Grève c'est la baie des cochons !
Tu vois sur la case 23 le tracteur qui s'en vient le matin
Faire sa moisson d’algues vertes.

On dit « élevage porc sain »
Mais ni Trite ni Trate ne veulent avouer qu'ils ont pollué la mer
Et un cheval est mort d'avoir respiré là.

Il faut retourner case 11 pour faire travail de colibri
Et retrouver planète nette

Case 29

AEV 2223-33 JK - Case 29 château

J'ai oublié le nom de ce petit château qui barre la rivière
Et fait penser au pont de Landerneau en Finistère (29).

Mais je me souviens bien que ce jardin public
Aux statues magnifiques
Sculptées dans l'érotique
A pour nom « Petit jard »

Or le jars est est mâle de l’oie
Et cette homonymie - cela nous met en joie -
Est la raison probable
Qu'au lieu d'un bac à sable
On propose aux enfants
Un jeu de l'oie géant

Case 42

AEV 2223-33 JK - Case 42 labyrinthe

 Si l’un des joueurs fait 42 par 23 + 19 ou s’il atteint cette case il entre dans le labyrinthe. Ici, contrairement à toute idée reçue, à toute légende ancienne, ici l'attend Ariane.

- Thésée ! dit-elle au joueur en posant son tricot, sa pelote de laine rouge et ses grandes aiguilles. Comme il y a long de temps, mon petit sacripant, que je t'attends !

Le joueur qui a fait 23 + 19 ne comprend plus rien aux nombres premiers ni aux histoires primitives. Il se demande si le Minotaure a eu tort, s’il s’est pris pour un boa constrictor, s'il est parti parasiter une autre histoire. En attendant Ariane est aussi belle qu Audrey Hepburn dans le film homonyme de Billy Wilder et le joueur est si heureux d'être l'étranger bien reçu comme dans la chanson de Léonard Cohen qu'il prie pour que personne ne vienne prendre sa place.

Lorsque cela arrive, qu’on a passé deux tours de magie et sursis comme Circé au déroulé du temps, Ariane vous raccompagne et vous dit « Bonne chance ! Sur ce que nous étions, sur nos amours cachées, surtout ne dites rien à personne, Thésée ! Taisez-vous, taisez tout ! ».

Mais nul besoin de mots en fait. Du plus velouté des baisers l'oie blanche vous a clos le bec.
Il ne vous reste plus qu à faire 21 pour monter au sommet du Puy de dôme (63) et hurler votre bonheur en silence.

Case 41

AEV 2223-33 JK - Case 41 LuneAu clair de la lune, mon ami Pierrot,
Lorsque j'aurai le temps
J'irai réécouter votre « Signé Furax ! ». (case 60)

Quel bonheur ne fut pas le mien
D'avoir fait du tourisme culturel sans le savoir,
D'avoir découvert une fois rendu sur place
Que Pierre Dac était né à Châlons-en-Champagne !

AEV 2223-33 JK - Case 60 signé furax

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 6 juin 2023

d'après la consigne AEV 2223-33 ci-dessous

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18 juin 2023

LA QUILLE, BORDEL !

Il n'y avait pas plus jubilatoire que cette phrase là ! Bien sûr elle était très vulgaire à cause de sa deuxième partie mais elle était un appel à respecter la devise de la République, au moins sur son premier tiers : « Liberté Égalité Fraternité » : « La quille bordel ! ».

La société était aussi malade que de nos jours pendant cette période qu'on a baptisée du joli nom de « Trente glorieuses ». La gloire n’a qu’un temps. Pas étonnant, à la longue, que les phrases se fatiguent.

Dans la tête des gouvernants il était bon de priver les jeunes gens de leur liberté pendant un temps déterminé - un an les dernières années avant la suppression du service militaire, bien plus auparavant - pour les envoyer faire un stage d' « égalité » dans des bâtiments appelés casernes.

On leur bourrait le crâne à coup de formules immuables : Garde-à-vous ! Repos ! Vous me balaierez les chiottes ! Corvée de pluche ! Au trou ! Veux pas le savoir ! Parcours du combattant ! Manœuvre ! Scrongneugneu ! Vous fais sauter votre permission ! Debout les Bleus ! Présentez armes ! Une deux, une deux !

Espérait on faire naître de ces mauvais traitements de la fraternité ? Il y en eut ! Mais avec le temps les fameux copains de régiment chers à nos pères et grand-pères sont devenus plus transparents, moins indispensables. Et pendant les derniers mois de ce service militaire elle fleurissait, elle éclatait, bien sonore, bien pétante et provoquante, la phrase « La quille, bordel ! » dans la bouche des les libérables.

AEV 2223-34 JK - Quille

"Je veux revoir ma Normandie !" clamaient les Rouennais et les Ébroïciens (habitants d'Evreux). Et les bidasses du Pas-de-Calais, natifs d’Arras ou pas, passaient un peu du temps libre qu’ils avaient à décorer l'objet lui-même, un parallélépipède de bois qu’ils brandissaient comme un trophée le jour où on les rendait à la vie civile, libérés de leurs obligations militaires mais pas de celle d'aller pointer à l'usine ou de retourner travailler à la ferme !

En trouve-t-on encore de ces quilles sur Ebay ou sur Le Bon coin ou bien ont elles brûlé, souvenirs inutiles, dans un feu de cheminée ? Et pourquoi n'a-t-elle pas repris vigueur, l’expression « La quille, bordel ! » lorsque les gens s'apprêtent à partir en retraite ? N’est-ce pas là aussi une libération, une sortie d'un monde de contraintes, d'obligations, de pressions ? La liberté devient elle moins appréciable avec l'âge ? Et si l'on a la chance d'être déjà en retraite, la phrase ne risque elle pas de s'éteindre d'elle-même, de devenir aphasique, de n'être plus qu'une minute de silence ou un mot en travers de la gorge à l’EHPAD ?

Parce qu’à 99 ans, quand on clame « La quille, bordel ! » c'est qu'on n'a plus beaucoup de choix entre la liberté ou la mort !


Pondu à
 l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 13 juin 2023

d'après la consigne AEV 2223-34 ci-dessous

18 juin 2023

GROSSE FATIGUE

Les journaux du matin nous apprennent que la phrase « Ça ira mieux demain » vient d'entrer elle aussi à l'hôpital des mots. Elle occupe désormais la chambre voisine de celle ou convalesce « On ira tous au paradis ».  

 Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 13 juin 2023

d'après la consigne AEV 2223-34 ci-dessous

17 juin 2023

PLUS PRES DELAPORTE, ROGER, QUE DE L'AUGMENTATION !

Moi, vous ne me connaissez pas mais je peux vous affirmer que je suis le plus doux des perdreaux de l’année qui viennent de naître. Je ne frappe jamais une fleur, même avec une femme !

Et donc si j’avais pu prévoir que de poser une question à joye sur ses récriminations récurrentes à propos des mots choisis par Walrus déclencherait une telle ire de sa part je me serais bien gardé de suggérer qu’on a le droit, lorsque l’alphabet arrive à sa fin et ne propose plus que des mots d’un usage peu courant, de botter en touche ou de passer son tour sans prendre à partie systématiquement l’animateur de cet atelier d’écriture qui n’en peut mais si les xiphophores ne viennent jamais à bout de la ziggourat, même en usant d’un yatagan.

C’est vrai, quoi : je ne l’ai pas écrit mais je l’ai pensé, chercher des poux dans la tête d’un presque chauve, c’est trop facile !

Mais voilà-t-il pas, - Noméo ! - que l’oncle W. nous propose de régler tout ça cette semaine sur un ring de catch ! Ça va pas, la tête, lui ?

Est-ce bien raisonnable de susciter/ressusciter des combats homériques entre l’Ange blanc et le Bourreau de Béthune ? D’appeler à la castagne, d’attendre des clés, des prises, des empoignades, des muscles, de la testostérone, des mandales au sparring partner, du lourd, du balourd, du punch et pourquoi pas du lancer de punching-balls à l’adversaire ?

Et puis d’où il sort encore tout ce vocabulaire ? Je ne l’ai pas trouvé dans le Gaffiot alors qu’il s’agit bien d’un genre de lutte gréco-romaine, non ? Est-il labellisé « made in France » quelque part ?

Tu as raison de protester, joye ! L’oncle W. n’est qu’un vil agitateur (d’éprouvettes) qui se paie notre fiole et ne fait rien qu’à nous provoquer en allumant le feu, comme l’autre Belge célèbre : après bachi-bouzouk, mousquetaire, hoqueton, kung fu, trophée (de chasse), xiphos, manifestation, Knock Out, polochon (bataille de), baston, rebelle, misogyne, imbroglio, joute, dynamite, etc. tu vas voir qu’il va nous proposer défourailler, étendard, fumerolles, guerre, horions, incendie et autres joyeusetés bellicistes dont il a le sac à malice plein.

J’en suis soufflé ! Hè quoi ? Jamais l’homme n’est las du pugilat ?

La femme non plus, du reste si j’en crois cette chanson de Dame Fréhel que je viens de mettre dans ma guitare.

P.S. Merci quand même, cher oncle ! Grâce à ce mot j’ai découvert qu’il y avait un troisième couplet, jamais entendu auparavant, à cette chanson drôle. 

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 772 d'après cette consigne : catch

16 juin 2023

DEMANDE D'EXFILTRATION

J’y suis allé, moi aussi, à l'hôpital des mots. Dans la chambre voisine de celle où reposait « Je t'aime » il y avait une vieille rengaine qui se traînait lamentablement dans son lit-cage.

Elle disait :

- Qu'est-ce que j'ai pu être conne !

Elle s'appelait « C'était bien, c'était chouette, chez Laurette ». Elle ajoutait :

AEV 2223-34 JK - flipper

- Il y avait déjà Simone Signoret qui nous avait prévenu. Elle avait écrit « La Nostalgie n'est plus ce qu'elle était » mais là, franchement, moi, quelle gnangnanterie ! Les années lycée ! C'est comme si on m'offrait un billet pour le concert de Starmania en 2023, qu’on m'emmenait me rhabiller dans une friperie vintage ; j'aurais l'air ridicule comme à l'époque avec mes jupes gitanes, mes parfumées au patchouli, mes freluquet à cheveux longs qui se prêtent des disques vinyles pour les enregistrer sur des mini-cassettes. Je suis sûre et certaine maintenant qu'il était crade, ce rade ! Tous les clients fumaient des gauloises bleues et des gitanes maïs en buvant des coups de rouge genre Gros qui tache, de la Stella Artois ou de la bière d'Alsace au comptoir ! De vieux habitués venaient taper le carton tous les après-midis et ils faisaient la gueule quand on mettait deux thunes dans le bastringue ou qu'on s'excitait autour du flipper parce que Gaston avait décroché un « same player shoots again » ou que Bernadette avait fait tilt.

- Allons ! Allons ! ai-je dit à « C'était bien, c'était chouette chez Laurette ». Vous étiez quand même une belle chanson ! Qu'est-ce qu'on pourrait faire qui vous ferait plaisir ?

- Écoutez, sortez-moi d'ici en loucedé ! Je déteste cet hôpital ! Ils ne font rien pour nous adapter au monde moderne. Ils nous laissent mariner pour qu'on puisse dire de nous « dans son jus ». Emmenez-moi dans un café moderne, un où il y a des afters et des happy hours, où on peut boire des pintes de bière en passant la commande au comptoir !

- Un peu dans le genre des Grands gamins, sur le mail François Mitterrand à Rennes ?

- Ouaipe, a répondu sa voisine de lit. Et si vous arrivez à l’exfiltrer, revenez de sortir de là, moi aussi !

- C’est qui, elle ?

Elle c’est « Au Tord-boyaux le patron s’appelle Bruno ».
 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 13 juin 2023

d'après la consigne AEV 2223-34 ci-dessous

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10 juin 2023

HI HAN OU LES MÉMOIRES D'UN ANE

Âne, mulet, bardot, ânesse, bourrique ou baudet, c’est kif-kif bourricot pour moi !

Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais il se trouve que j’ai rencontré au cours d’icelle certains de ces animaux à grandes oreilles. Pas plus tard qu’il y a quinze jours par exemple, je vous ai présenté Ouvrard qui fit l’âne pour avoir du son, en reçut et qui, grâce au gramophone, nous a gratifié les esgourdes d’une chanson sur sa malportance : le chanteur autofictionnel est sans retenue, c’est là où le bas de contension blesse.

Si je prends les choses dans l’ordre chronologique il me faut évoquer mon grand-père qui, nous prenant sur ses genoux, mon frère et moi, rapprochait nos têtes et les frottait l’une contre l’autre en disant « asinus asinum fricat ». C’étaient là les seuls mots de latin qu’il connaissait et je les ai retenus sauf que je prononce « asinoum » là ou il disait « asinom ».

« C’est ça qu’on m’a dit à l’école, papa, c’est ça qu’on m’a dit (de faire) à l’école. » Graeme Allwright

DDS 771_Nasdine HodjaA l’école justement je n’ai jamais eu à coiffer le bonnet d’âne. La pratique, humiliante au possible, avait disparu du circuit et j’étais plutôt bon élève. Cela ne m’empêchait pas de m’adonner le jeudi à mon activité préférée, la lecture de bandes dessinées et notamment celles de l’hebdomadaire « Vaillant, le journal de Pif ». Je faisais mes délices de l’Insaisissable, Nasdine Hodja , de Roger Lécureux et Pierre Le Guen, personnage malicieux qui, dans un Orient très stylisé, traversait les déserts sur le dos de sa mule pour aller de ville en ville narguer les sultans insultants et défier les tyrans à turbans. Reviens, Nasdine, il y en a encore un peu partout !

DDS 771 Roudoudou-260-150x150

Plus tôt j’avais peut-être lu aussi les aventures de Roudoudou et de son copain l’âne Martin – il y a plus d’une bourrique qui se nomme comme ça, paraît-il !

Plus tard j’ai connu Anatole, compagnon du très surréaliste Philémon, dus tous deux à la plume de Fred. C’était dans Pilote, mâtin quel journal !

DS 771 Philémon

Je n’ai pas eu l’honneur de lire l’autofiction de Cadichon – Les Mémoires d’un Âne – mais en intitulant ainsi mon billet du jour je rends hommage à Sophie Rostopchine, comtesse de Ségur. Je n’ai pas non plus fréquenté la bête qui emmena sur son dos la Vierge Marie en Egypte. Était ce le même âne que celui qui, dans l’étable de Bethléem avait surnommé le boeuf « Miroton » ?

Il y a un certain nombre de bourricots dans les fables de La Fontaine : « Le meunier, son fils et l’âne » est peut-être la plus célèbre de celles-là.

Dans les « Lettres de mon moulin » d’Alphonse Daudane (ou Baudet ou Daudet ?) j’ai lu « La Mule du pape » mais j’ai laissé de côté Don Quichotte de la Manche avec Sancho Pança sur son âne. Je connais par contre celui de Buridan et moi non plus je ne sais pas choisir entre passer l’éponge à Cléopâtre prenant un bain dans du lait d’ânesse et chanter « Entre le bœuf et l’âne gris » avec des paroles anticapitalistes en compagnie des Lutins de la lutte. Du coup, plutôt que de mourir d’envie, je fais les deux.

DDS 771_boronali-impressionJe connais aussi l’anecdote du peintre Boronali. Certains farceurs de la belle époque firent passer pour une œuvre d’art d’un peintre d’avant-garde un tableau badigeonné par la queue d’un Aliboron d’où a surgi, par anagramme le nom du peinturlureur de canular !

Mais abrégeons. Je ne voudrais pas que ce billet, à force d’exhaustivité, pèse le poids d’un âne mort. Je ne suis jamais allé au Théâtre des Deux ânes. J’ai bien dû chantonner au moins une fois la chanson « Mon âne », d’Henri Dès. Je n’ai pas lu le récit de la traversée des Cévennes avec un âne par Robert-Louis Stevenson. Je ralentis quand il y a un panneau dos d’âne de peur de crever un pneu et de me faire tirer l’oreille chez le roi Midas à cause de ma mauvaise conduite. J’ai fait l’impasse sur le très grossier baudet des Capenoules, sur le duo de l’âne du Véronique de Messager « Cahin-caha ! » et sur le « Peau d’âne, Peau d’âne, ne vois-tu rien venir ?» de Jacques Demy que j’aime bien pourtant à cause de Delphine Seyrig et de l’hélicoptère final.

J’ai noté pour les daltoniens que le catalogue de Vert baudet est plus volumineux que l’« Âne rouge » de Simenon. J’ai acheté le coffret des dévédés de Shrek mais je n’en ai encore regardé aucun. Il y a certainement un âne aussi chez Sylvain et Sylvette, un autre chez Delphine et Marinette de Marcel Aymé, un chez les musiciens de Brême et quand Vincent mit l’âne dans un pré j’arrêtai de compter pour revenir au début de la boucle.

DDS 771_nasr eddinCar un billet sur les ânes ne saurait être complet sans une évocation admirative de cette vieille bourrique de Nasr Eddin Hodja ! Ce personnage de la littérature turque est en effet connu de tous les amateurs de contes, conteurs et conteuses du monde entier. Il se nomme parfois Ch’a ou Jha ou Jeha et ses aventures mi-philosophiques, mi-absurdes valent le coup d’être consultées ou entendues.

Pour vous en donner une idée, sachez que Nasr Eddin voyage sur son âne mais en le chevauchant à l’envers.

Voyez ici pour plus de détails : https://fr.wikipedia.org/wiki/Nasr_Eddin_Hodja

En tout cas Nasr Eddin me prouve que je ne suis pas un âne ou plutôt que je suis peut-être un âne mais doué d’une mémoire aussi bonne que stupide : je sais que ce personnage a son cénotaphe (un mot pour le prochain Défi du samedi ?) à Aksehir… et que ça ne sert à rien de retenir ça puisque je n’irai jamais là-bas !

DS 771 cenotaphe de Nasr Eddin

 


Ecrit pour le Défi du samedi n° 771 d'après cette consigne : bourrique.

7 juin 2023

COQUELICOT

2023-05-27 285 11

« Le myosotis et puis la rose
Ce sont des fleurs qui disent quelqu’chose
Mais pour aimer les coquelicots
Et n’aimer qu’ça faut être idiot ! »

Mouloudji - Comme un p'tit coquelicot

Peut-être pas tant que cela, finalement. A voir où pousse le coquelicot, jusque sur l'herbe des chantiers urbains, on se dit que c'est la fleur sauvage par excellence. Si le coquelicot était une femme ce serait Carmen la bohémienne ou Joe la gitane dans « Le Club des cinq en roulotte ».

Si on jouait au jeu du portrait chinois et si j’étais une fleur, moi je serais plutôt un myosotis égaré dans un parterre de muguet. La famille Laclochette serait réquisitionnée pour aller porter bonheur aux manifestants du premier mai.

Et moi on me laisserait dans le jardin où je serais content d'admirer la danse du coquelicot dans le vent.


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 30 mai 2023

d'après la consigne AEV 2223-32 ci-dessous

 

7 juin 2023

ALSACE

AEV 2223-33 JK - Strasbourg

De l'Alsace on ne sait plus que les noms de ses vins : Sylvaner, Riesling, Gewürztraminer. Les orthographier correctement demande de la discipline, c'est déjà comme si on avait passé le Rhin. Il ne faut sans doute pas se moquer. On a fait la paix avec le méchant voisin qui est venu par trois fois annexer nos cigognes et nos bières de l'Est.

On avait presque oublié Roger Siffer, militant chansonnier de la langue alsacienne dont les albums étaient chroniqués sous l'étiquette « folk » dans les mensuels « Rock and folk » et « Best » autrefois. Eh bien voilà qu'il ressurgit sur cette vidéo avec cette chanson « Die Gedanken sind frei », « Elles sont libres les pensées », chanson que l'on me demande d'interpréter demain dans la version du groupe Corse i Muvrini lors d’un concert pochette-surprise.

C’est une chanson traditionnelle allemande de 1790 qui a été reprise en hommage aux morts de 2015 à Charlie Hebdo. Je reviens justement d’un séjour récent au pays de Cabu à Châlons-en-Champagne au cours duquel j'ai lu « Bête et méchant » de Cavanna. Du coup je me retrouve un peu avec mes souvenirs de trois séjours à Strasbourg au centre névralgique de l'Europe qui est de nouveau en guerre ou presque. Vite, retournons à la mer, c'est moins dangereux !

 


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 30 mai 2023

d'après la consigne AEV 2223-32 ci-dessous
 

7 juin 2023

RÉAUPOL-SÉBASTOMUR

Ils en ont de la chance les Parisiens avec leurs vieilles lignes de métro dont les stations sont très connues ! Ils peuvent jouer au jeu des contrepèteries. La Motte-Piquet devient la pote Mickey ; Montparnasse-Bienvenüe Montparnue bienvenasse. Nous à Rennes avec Via Silva ça ne marche pas. Via Silva ? Via Silva !

Avec quoi jouer alors sans plan de la ville sous la main ? Avec des titres de romans de Balzac ? « La Cousette bine » ? « Splendeur et tisane des court-misère » ? « Le lait dans la valise » ?

Ou alors avec Jules Verne ? « Vingt mille lierres sous l’émeu » ? Ou « De la thune à lalère » ?

N.B. Anne-Françoise a fichu tout mon texte par terre : avec « Via Silva » on peut faire « Va, Sylvia » !

AEV 2223-33 JK - Viasilva

 Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 30 mai 2023

d'après la consigne AEV 2223-32 ci-dessous

7 juin 2023

MÉMOIRE (SI J'AI BONNE)

On ne trouve de bonnes lavandières qu’au Portugal.
On ne danse la pavane que lorsque l’infante est défunte.
On ne joue à la marelle que dans la cour de l'école.
On ne mange de frangipane que le dimanche.
On n’écrit sur le cahier qu'avec de l'encre violette et puis un jour on pose un capodastre sur le manche d'une guitare et tous ces souvenirs deviennent des chansons. 



Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 30 mai 2023

d'après la consigne AEV 2223-32 ci-dessous

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