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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
24 octobre 2020

AMOUR, CASTAGNETTES ET TANGO

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- Lasso ! Lasso ! Tout de suite j'ai pensé à elle !

- La femme au lasso ? C'est quoi, son titre de gloire ?

- Elle en a attrapé six, quand même !

- D'un coup ? Comme le petit tailleur qui a abattu sept mouches et qu'on envoie combattre des géants ?

- Non, pas d'un coup, c'est interdit chez nous. Ca lui a pris quelques décennies.

- Pour attraper six mouches au lasso ?

- Non, six maris.

- Mais de qui tu parles exactement ?

- De Gloria Lasso !

- C'est qui ?

- Une chanteuse des années cinquante.

- Ah, je vois ! Du coup tu vas encore nous balancer une chanson de ton temps !

- Non, je ne vais pas vous interpréter une chanson de mon temps, je vais vous chanter une chanson de Montand !

- T'es difficile à suivre aujourd'hui. Tu nous parles de Gloria Lasso et tu ne veux pas chanter une de ses chansons ?

- Non, j'ai préféré une chanson d'Yves Montand qui parle de lasso.

- Tous aux abris, les gars, les filles !

 



Ecrit et interprété pour le Défi du samedi n° 634

d'après cette consigne : lasso.

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17 octobre 2020

1, 2, 3, COUVRE-FEU, PARTEZ !

Fermeture des écoles, des bars, des restaurants, des lieux de culture, des salles de sport, des stades.

Port du masque obligatoire.

Gestes (d’Alain) barrières.

Fin des embrassades et du serrage de paluches.

Ausweis ! (la délirante Autorisation Dérogatoire de Déplacement !)

Confinement généralisé avec juste une heure de sortie autorisée par jour.

Déconfinement.

Rebelote.

Couvre-feu !

On le sent bien, la prochaine étape va être l’obligation de garder le kimono lorsqu’on s’adonnera aux joies du kama-soutra !

Moi, à ce sujet, ce que j’attends depuis longtemps, c’est qu’une au moins de mes amies chanteuses se lance dans l’interprétation, même en collectif, je suis toujours prêt à aider, des « Nuits d’une demoiselle » de Colette Renard.

Je crois que je peux attendre longtemps. Toutes des dégonflées ! Preuve qu’il y a encore à débattre, n’en déplaise à l’abbé Attaignant,  du mot et de la chose.

Alors, tant qu’à faire, je m’y colle. Bouchez-vous les oreilles avec la ceinture noire de votre kimono ! Il n’y a pourtant pas là de quoi fouetter un chat comme aurait dit le marquis de Sade que je n’ai pas plus lu que le Kama-soutra ou Cattleya d’la joie Proust !

 


Ecrit pour le Défi du samedi n° 633 à partir de cette consigne :

kimono et/ou kama-soutra

14 octobre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 58, Pandémique avec mots en toc et formules en tic

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C’est le roi, perché en haut de son donjon, qui s’adresse à la foule de ses sujets.

« Mes chers compatriotes

Ce qui nous arrive, c’est tellement décalé que c’est énorme ! C’est clair que c’est du grand n’importe quoi ! Pour autant, faut-il avoir peur de ce dragon qui vient de franchir nos frontières ? Ou pas ? Faut-il céder à la récrimination, à la grogne ? Ou pas ?

J’entends mugir dans nos campagnes les paysans qui donnent de la voix. Une foule d’anonymes fait entendre un concert de protestations. Comme vous le savez, il est normal que le citoyen tire la sonnette d’alarme en cas de danger. Vous êtes en train de me dire que vous souffrez mais je sais aussi qu’être plus réfractaire qu’une brique, défiler en fanfare, émettre un autre son de cloche c’est dans notre ADN commun.

wizard 03J’ai quand même le sentiment que certains parmi vous vont plus vite que la musique, c’est clair, et j’ai envie de vous demander de mettre un bémol à cette monstrueuse cacophonie. Quand j’entends dire ici ou là que certains parmi nous risquent de perdre la vie, j’hallucine ! C’est vrai, c’est du grand n’importe quoi ! Aussi est-il l’heure d’accorder nos violons. Reconnaissez-le : jusqu’à présent le dragon ne dévore que de vieux moutons blancs ! Il n’y a pas mort d’homme que je sache ! C’est finalement quelque chose de très attendu de la part d’un animal carnivore. Il faut manger pour vivre, c’est incontournable. L’estomac de ce larron a, il faut le reconnaître, une régularité et précision de métronome et je vous entends bien quand vous nous accusez d’aborder ce problème nouveau en faisant preuve d’une totale improvisation. C’est pas faux quelque part mais j’ai envie de rebondir.

wizard 01
C’est vrai, nos frontières auraient dû être placées sous haute surveillance. Tout à fait. Une fois le jeune loup entré dans la bergerie, notre chevalerie, nos fameux chevaliers, auraient dû monter au créneau, engager un bras de fer avec la bête féroce. J’adore pour ma part le cliquetis des colichemardes, les coups d’estoc et de taille, l’escrime et le châtiment, les duels au couteau avec du vrai sang qui gicle hors de vraies entrailles. Ou pas. De plus quand le combat se passe à la maison, c’est que du bonheur ! Un bon bourre-pif des familles, c’est frais, c’est revigorant. Sauf qu’il y a eu un couac, juste un petit couac mais un couac quand même : dans l’entourage de votre roi la panique a battu son plein, la trouille est allée crescendo. C’est clair, ce fut surréaliste et lamentable. J’ai beau être le chef d’orchestre de cette bande de clampins, je n’ai ouï que des fausses notes. Au jeu de chaises musicales de la débine ils ont tous gagné… le large ! Ces gougnafiers se sont entendus comme larrons en foire pour s’esbigner devant le péril. Voilà, c’est comme ça. Cela a fait dire à mon bouffon « Chevalerie de me faire la belle en ce mouroir », un jeux de mots que je n’ai pas bien compris parce qu’il l’a sorti un jour qu’il jouait du pipeau, une chose que je ne fais pas aujourd’hui en m’adressant à vous, je vous l’assure.


Bien sûr, j’aurais pu dans ces conditions, pour nous sauver la mise, convoquer les services d’un ténor de la castagne, d’un cador, d’un Terminator, d’un matador capable de buter ce butor qui est entré dans le décor pour piller nos trésors. Mais nous avons rechigné à faire appel aux Dératiseurs de Saint-Georges. S’en remettre à un mercenaire étranger, qui plus est chrétien et prosélyte, merci infiniment mais, sans jouer sur la corde sensible d’un nationalisme suranné, c’eût été comme revisiter les fondements de notre pacte social, culturel, cultuel et éthique – et toc !

wizard 04C’était juste improbable. J’ai refusé qu’un soldat de Dioclétien vienne jouer sa partition au chevet de notre royaume.
Et en même temps, je m’en doute bien, ce cochon de croisé aurait été capable, en négociant pianissimo, de vouloir nous convertir à sa foi voire de nous demander, en échange de ses services, la main et le reste de cette jeune femme qui m’est si chère, la princesse Léïla, ma fille unique et préférée. Plutôt crever ! 

wizard 07Et de fait, ce faisant, nous n’avons pas pour autant pissé dans un violon car notre positive attitude vient de trouver son point d’orgue. J’ai le bonheur ce soir de siffler la fin de la récréation, de reprendre la main sur le cours des événements. En effet, on vient de l’apprendre, le quotidien, votre quotidien va évoluer. Nous avons trouvé le remède qui coche toutes les cases ! Le dragon va devoir revoir sa copie ! Voilà, je vous donne le la, appuyé en cela par le conseil scientifique. Ecoutez-moi bien !

Pour lutter contre le dragon, ne bougez pas, restez chez vous ! Les tavernes seront toutes fermées à partir de demain et si vous devez sortir remplissez une autorisation dérogatoire de déplacement ! Et surtout portez un masque ! »

wizard 02

Illustrations empruntées à Brant et Parker "The Wizard of Id"

 Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 13 octobre 2020

d'après la consigne n° 2021-05 ci-dessous.

10 octobre 2020

COPIE PRESQUE BLANCHE

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Mon pauvre jacquemart ! Bredouille !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 632 d'après cette consigne : jacquemart

7 octobre 2020

LE JOURNAL DE NAZIM LE FOU

Derrière le moucharabieh je regarde sans être vu :

- celle qui boit son caoua sans y mettre de sucre ;
- celle qui rêve d’une cange pour aller aux sources du Nil ;
- celle qui met dans son cabas des aubergines ;
- celle dont la jupe est trop courte ;
- celle dont la nuque est envoûtante ;
- celle qui connaît l’arithmétique et sait la fièvre de l’algèbre ;
- celle qui croit que la Terre est bleue comme une orange.

Derrière le moucharabieh je regarde sans être vu
Et de toutes ces belles je me fais un harem
Pour toutes les nuits sans lune où je dormirai seul.

moucharabieh-iv

***

C’est l’Hiver qui arrive pour geler nos glaouis,
Pour semer la jachère.

Peau de zob au jardin !
Pénurie d’épinards !
Macache d’estragon !

Sans tambour ni trompette
Il nique le safran,
Fait pourrir les pastèques
Et, gabelou furieux,
Jette sur tout cela la neige artificielle
Des nuits de satin blanc
Dont je maudis le bues
Pour que les caïds de Dubaï
Se voient en nababs du climat
Qui ont décroché la timbale.

***

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Calfeutré dans mon souk
Je chante sur mon luth
Mes sourates de fanfaron.

Je sors de ma guitare
Le navire amiral de mes chansons maboules.

Je suis Nazim le fou au coffret de santal,
Aux notes de jasmin,
L’assassin du sultan
Qui préfère au calibre P 38
Le goudron du barouf
Et la plume d’albatros
A la sauce Baudelaire
Pour moquer ces vizirs mesquins.

***

1098-moucharabieh1

J’ai assez d’alcool dans mon alambic
Pour provoquer des algarades
A la limite de l’abracadabrantesque.

J’ai assez de café dans mon grand mazagran
Pour Balzacer des nuits entières
Un almanach de gilet jaune.

J’ai assez de haschich dans ma jarre
Pour fumer des naseaux
En alezan superbe
Et tendre mes madragues
Sur l’échine des bardots.

Mais je n’ai pas l’âme d’un cador
Et n’infligerais pas aux raïs d’un quintal
L’échec et mat funeste.
Tant pis pour eux s’ils ont roqué côté cimetière !

Ces fakirs ne valent pas un clou !
Ces momies qu’un toubib conserve dans le talc
Ne sont que moussaka moisie
Abricots secs, brêles, zéro, camelote.

Moi
Sur une feuille de nénuphar géant
Je chevauche le sirocco.

Par le truchement du rêve et de la poésie
Je remplis le zénith de mes « Wali-walou ».

Je plante un baobab au sommet chamarré
D’un Everest divin.

Je peins en zinzolin
La nouba des girafes
Et fais pleuvoir la limonade et l’orangeade
Sur les ayatollah traîne-savates.

J’envoie par sarbacane
Une mousson de loukoums
Engluer les émirs
Et, en baroud d’honneur digne d’une Odyssée,
Je fais razzia totale sur l’arsenal de toutes bougies
Pour qu’on ne puisse plus connaître
L’âge du capitaine
Quand je mange le moka
Sans en laisser bésef.

C’est vrai je suis comme ça, moi, lorsque j’ai forcé
Sur l’alchimie des mots et mon péché mignon,
L’eau de fleur d’oranger.

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Calligraphie de Lassaad Métoui

***

Ai-je bien raconté ma vie de patachon ?
Ai-je bien massicoté au cimeterre d’argent
Votre cafard de confiné·e·s ?

Voyez-vous bien l’azur par le moucharabieh ?
Ne l’oubliez jamais :
Le ciel vous appartient !


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le 6 octobre 2020

à partir de la consigne ci-dessous

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3 octobre 2020

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 61, Récit de rêve

Saint-georges par Baden Powell (communiqué par Baden Powell le 27-09-2020) 127705243

Ah la la ! Quel imbroglio ! Je me suis réveillé ce matin dans un état proche de l’Ohio ! Quelle belle série de rêves idiots !

Primo, j’étais attelé à un chariot et j’allais dire des fabliaux à la Taverne d’Attilio – où était-ce le Don Camillo ? – pour un public de gens spéciaux, drôles de zoziaux par trop joviaux tous venus de Bonifacio ou d’Ajaccio où souffle ce vent de folie qu’on appelle le Libeccio. On me dételait du chariot, on me poussait sur les tréteaux et mon impresario me lançait depuis les coulisses :

- Vas-y ! Chante leur « O sole mio » ! Tu enchaîneras ensuite avec « Si tu vas à Rio » de Dario Moreno puis « Le petit joueur de flutiau » de Brassens.

J’étais tétanisé, sans voix, agonisant, bon pour un passage en cardio. Il est vrai que les dragons ne chantent pas ce genre d’airs familiaux que l’on entend à la radio ou qu’on joue sur l’autoradio. Ils n’ont pas la voix d’un loriot ni celle de Don Juan Tenorio. Je n’ai rien d’un griot et s’il me fallait un jour fréquenter la musique, je préférerais de loin l’adagio d’Albinoni ou le Juditha triumphans, ce bel oratorio de Vivaldi, voire les Capriccios de Paganini.

Bref je restais muet devant le micro et les Corses, peu conviviaux au naturel, devinrent bientôt antisociaux voire triviaux puis vipériaux, me balançant des noms d’oiseaux et des glaviots. Le calme s’en revint lorsque j’ouvris la gueule et que d’une flamme puissante je mis le feu à tout le patio ! Houla ! Comme ils sont redevenus cordiaux ! Seulement, la tronche du proprio !

Ayant fait place clarinette je jouai alors le trio des quilles de Mozart et des flûtes pour aller dans des lieux plus enchantés.

Deuzio, rêve encore plus dingo : au bout du viaduc de Millau je rencontre un autre barjo avec des habits ecclésiaux, des affûtiaux de nobliau, monté sur un bidet tout blanc et ses grands chevaux qui me demande mes fafiots (si vous n’avez pas votre Gaffiot, je vous traduis : les fafiots ce sont les papiers).

Il me questionne :

- D’où c’est que vous venez ?

- De la station Campo–Formio, c’est direct avec le métro !

- Où qu’vous allez ?

- C’te question ! A Mogadiscio, San-Antonio, en Ontario ou aux pays équatoriaux ! A Quimper, aux faïences Henriot ou à Baguio 78 voir jouer Tolia Carpovio contre Victor Kotchnio !

- D’après ce que j’vois d’écrit ici, vous vous appelez Marcel Petiot ? qu’il continue, le Fantasio.

- Jamais d’la vie ! C’est quoi, ce nouveau scénario ? Tu vois bien qu’je suis un bestiau ! J’m’appelle Elliott ou Emilio, je suis de la classe des marsupiaux et champion de France des arts martiaux. Et toi, t’es qui, Super Mario ?

Le maigriot, sur ses ergots, prend des airs inquisitoriaux, aérospatiaux, comme Blériot chez Latécoère, et manche à balai dans le derrière, mordant comme un chiot en colère, d’humeur guerrière, décline son identité :

- Tout le monde m’appelle San Giorgio. J’suis c’qu’ on appelle un estradiot ou un stradiot, un éclaireur qui vend du bio aux provinciaux. J’ suis envoyé par le daïmio pour retrouver le salopiot qui boulotte toutes les côtes d’agneau et qui a foutu l’feu au studio ! Numérote tes abbatiaux ! Prépare ta tête pour le billot, docteur Petiot !

Voilà-t-y pas que ce salopiot m’balance un chtard dans les tuyaux ! Oh la la ! Ca va être sa fête ! J’vais lui réclamer des agios, au loupiot ! Tu vas voir, tristesse d’Olympio, qu’t’eusses mieux fait d’choper la polio ! J’vais t’soigner ton compère-Loriot ! J’vais t’transformer en carpaccio ! En atriaux, eh, Pieds nickelés !

Y eut-il massacre à l’île de Scio ? Si le viaduc était un bateau, lequel des deux chut du rafiot ? Se battit-on (Oh chou ! Ma chère !) avec brio ?. (Oui je sais Battiston-Schumacher, c’est nul, mais, à contrario, c’était aussi dans le rêve !). Je ne sais plus : c’est à ce moment-là que je me suis réveillé pour aller pisser.

Tertio : une fois que j’ai eu replongé, je me suis retrouvé dans le bus n° 11 dans une ville nommée Rennes avec un masque sur le visage et je lisais un in-folio sur le catalogage des fonds patrimoniaux. Il y avait plus loin une fille en robe rose, masquée elle aussi, qui appuyait sur le bitoniot pour demander l’arrêt du char à la station Charles Géniaux. Je l’ai bien reconnue la fille ! Elle s’appelait Isaure Chassériau. C’était la belle-fille du député Guyot-Desfontaines ! Mais après elle a disparu et j’ai fini ma nuit tranquille en censurant tout le restant du matériau.

***

Bon, c’est pas le tout ça. Qu’est-ce que j’ai sur mon agenda aujourd’hui ? Ah oui. « Aller bouffer des brebis en Libye ». Pourvu que je ne tombe pas là-bas sur un de ces frappadingues adverbiaux d’ces bas du Front Police à Rio !

St-Georges patron de Cacéres par Walrus 127705049

Illustrations aimablement fournies par notre bien-aimé oncle Walrus
que je remercie de son soutien à l'entreprise Nonante-neuf !


Ecrit pour le Défi du samedi n° 631 d'après cette consigne : Imbroglio.

2 octobre 2020

LES PINGOUINS

AEV 2021-03 La Croix 2020-09-25 En marche

- En marche ! On est bientôt arrivés, les gars ! Une fois dans la station il n’y aura plus qu’à suivre les rails !

- N’empêche, il fait une chaleur à crever, chef !

- T’as voulu voir Paris et on a vu Paris ! Chauffe, Nestor !

- Il fera plus frais dans le métro. C’est fou quand même que ce réchauffement climatique ait eu la peau des humains !

- En marche, les gars ! Ne discutez pas tant ! A force de parler vous allez vous dessécher !

- Comment vous dites qu’elle s’appelle, l’oasis de fraicheur vers laquelle on va ? C’est quel arrêt public ?

- En marche ! C’est la station « Glacière ».

Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le 29 septembre 2020

d'après la consigne AEV 2021-03 ci-dessous

2 octobre 2020

LE MATCH

AEV 2021-03 La Croix 2020-07-17 Tous ces fans 768x500

- Tous ces fans en carton, moi, ça me déprime ! J’ai l’impression de traverser un village Potemkine !

- Tu préfères peut-être qu’il y ait cinq cents vraies personnes dans le stade comme pendant le second confinement ? Ou tu as la nostalgie des cinquante du troisième ?

- J’ai surtout des courbatures et mal au épaules avec cette longue barre de fer qu’on nous a passées dans les manches ! J’ai l’impression d’être un danseur de sirtaki !

- C’est bon pour le respect des distances entre nous ! Ce sont les nouvelles règles de la FIFA.

- Et puis le fait de ne pas courir mais de faire des pas de côté comme les crabes, je ne m’y fais pas !

- Arrête de parler et fais attention, la balle arrive sur toi !

- Soyez synchros, les gars, je tente un retourné !

- BUUUUUUUUT ! Tu l’as mis ! En plein dans la lucarne ! Tu vois que ça a du bon, quand même, le baby-foot géant !

- Il n’empêche, tous ces spectateurs en carton-pâte, ça me déprime !

- Il y en a quand même un vrai dans le tas. Mais il n’a pas applaudi ton but.

- Il doit être déprimé, lui aussi !


Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le 29 septembre 2020 

d'après la consigne AEV 2021-03 ci-dessous

2 octobre 2020

POSITIF ET NÉGATIF

AEV 2021-03 La Croix 2020-07-03 Sur la berge 768x506

Sur la berge, Positif et Négatif sont contents de trinquer.

Ce n’est même pas un problème pour eux que le verre de Positif soit plein à ras-bord et que celui de Négatif soit vide à cul-du-verre, tout comme est vide la bouteille posée devant lui.

Anny Duperey 61SiRDFBKHL

Leur discussion silencieuse me rappelle ma lecture de samedi dernier, « Les photos d’Anny » par Anny Duperey. J’ai été stupéfait de lire, écrite par cette belle actrice, la description des opérations de chimie à laquelle elle et moi nous sommes livré·e·s, à la même époque mais dans des lieux différents, hélas, en vue d’obtenir une image positive à partir d’un film négatif. J’aurais pu l’écrire, son chapitre sur le labo photo noir et blanc, avec exactement les mêmes mots.

Après vérification chez Madame Wikipe, j’ai eu l’explication de ce phénomène étrange : cette dame est née le même jour que moi !

- Mais elle prend la lumière mieux que toi, me dit Négatif !

- Maintenant ça se voit moins. Elle a quand même sept ans de plus que moi !

- Tatata ! Ne fais pas le fanfaron et ne sois pas goujat ! La rouille ne dort jamais ! ricane Positif qui connaît son Neil Young sur le bout des doigts.

- Purée ! Qu’est-ce qu’il a, Positif ? Il déprime, lui aussi ?

Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le 29 septembre 2020 

d'après la consigne AEV 2021-03 ci-dessous

2 octobre 2020

TOUR DU MONDE

AEV 2021-03 La Croix 2020-05-29 En passant 768x512

- En passant par la Lorraine, j’aimerais assez qu’on se recueille sur la tombe du général de Gaulle à Colombey-les-Deux-églises.

- Colombey ? Colombey ? C’est pas là qu’il y a eu un bal tragique ?

- En passant par la Lorraine, ce serait bien aussi qu’on se recueille sur la tombe de Jeanne d’Arc à Domrémy.

- Ah mais le guide Michelin ne parle pas de ça ! Il paraît qu’elle a été incinérée à Rouen.

- Si on va se recueillir à Rouen, on pourra peut-être admirer le nuage de Lubrizol ?

- Il a disparu après dissipation des brumes matinales.

- Si vous voulez mon avis, chef…

- Oui, bonze Gong ? Exprime-toi ! Exprime le !

- En passant par la Lorraine, ce serait pas mal qu’on s’achète des sabots !


Pondu à l'atelier d'écriture de Villejean le 29 septembre 2020 

d'après la consigne AEV 2021-03 ci-dessous

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