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Mots et images de Joe Krapov
texte d'atelier d'ecriture
25 août 2019

99 DRAGONS : EXERCICES DE STYLE. 49, Western macaroni

arizona-phoenix-phoenixcvb-carte_phoenixPaysage de l’Arizona, montagne rocheuse, cactus, soleil déclinant, ciel bleu virant à l’orange. Ecran panoramique. La caméra zoome sur le pied d’un bosquet où se faufile un crotale. Bruit d’une détonation. Hennissement d’un cheval. Au ralenti la balle traverse la tête du crotale qui s’effondre doucement dans la poussière.

crotale-diamantin-d-1On entend le rire sardonique de l’homme qui vient de tirer. La caméra panoramique et vient se fixer face au personnage de western qui avance vers elle. Il est encore loin, juché sur un cheval noir et il remet son pistolet dans sa sacoche. Attachée derrière lui, il y a une autre monture, un cheval blanc avec une crinière jaune sans personne sur son dos. L’homme s’arrête, se retourne et s’adresse à la bête.

Gros plan sur les yeux du cheval blanc. Des mouches tournent autour de son museau et on voit des larmes dans ses yeux.

- Alors, Joli sauteur, tu es témoin ? Maintenant c’est moi qui tire plus vite que l’ombre de ton maître ! J’en connais trois qui vont être surpris de te voir !

Il fait tourner le sac qu’il porte en bandoulière, l’ouvre, vérifie à l’intérieur la présence d’un objet qui semble précieux. Puis il s’adresse à l’autre cheval.

- Allez, Materazzi ! Il ne nous reste plus que deux miles avant d’arriver à la casa. Toi aussi, foi de Giorgio, tu auras droit à un bon repos dans l’écurie de la Mamma.

Musique lente à base de violons et d’harmonica. Les deux chevaux se remettent en route, au trot, soulevant la poussière rouge de la piste. Gros plan sur l’arrière de leurs sabots et sur la silhouette de l’homme, de dos, à contrejour face à un grand soleil qui rougeoie.

***

Ils sont venus, ils sont tous là. Elle va mourir la Mamma, atteinte par le syndrome d’Aznavourian, c’est-à-dire qu’elle était nonagénaire et n’avait plus qu’un rêve : devenir centenaire.

Il y a même ceux du Sud de la Géorgie. On a juste demandé à l’oncle Adriano, le fils cadet des Daltoni, d’arrêter de jouer de la guitare. Ca ne gênait pas la mourante mais ça cassait les oreilles de ses autres frères qui tapent le carton avec leurs cousins de l’Arkansas.

La petite nièce, Margherita, s’active dans la cuisine pour nourrir tout ce monde-là. Elle vient de mettre l’eau à chauffer pour préparer une petite pasta des familles. Comme elle a l’ouïe fine, elle est la première à entendre les chevaux qui entrent dans la cour du ranch. Elle jette un œil par la fenêtre, écarte la casserole du centre du fourneau et se précipite dans la salle en poussant un grand cri.

- C’est lui ! Il est enfin arrivé ! Giorgio ! Le fils maudit !

Personne ne bouge et surtout pas Adriano qui est assez lent de la comprenure mais demande quand même :

- C’est Joe ? C’est vraiment Joe ?

Margherita a ouvert grand la porte et s’est immobilisée sur le seuil de la maison. Son ombre se découpe dans l’encadrement de la porte avec un halo à faire pâlir d’envie David Hamilton et une silhouette à rendre verte de jalousie Beth Ditto.

Giorgio est descendu de sa selle. Il attache les deux bidets à côté de ceux des frangins et des cousins. Elle court alors se jeter dans ses bras. Il la serre contre son cœur. Elle se met à pleurer et lui dit :

- Le médecin prétend qu’elle ne passera pas la nuit, oncle Joe !

- Ne t’en fais pas petite ! Les toubibs ne racontent que des conneries ! J’ai ramené un remède miracle. Viens à la cuisine, j’ai besoin de toi pour ça.

ob_47e1c1_charles-bronson-60735-1280x1024Il traverse le salon sans saluer personne et tout le monde le regarde ébahi. Il n’a pas changé. Toujours petit en taille, le nez proéminent et la moustache taillée à la façon de Charles Bronson. Tout le monde se tait, replonge le nez dans ses cartes, sa lecture ou sa douleur.

Il y a juste l’oncle Adriano qui lance à la cantonade, une fois que Margherita et Joe ont fermé la porte de la cuisine :

- Vous ne trouvez pas qu’il commence à faire faim ?

***

Gros plan sur la casserole d’eau bouillante sur la cuisinière.

- Il ne me reste que des macaronis, oncle Joe. Est-ce que ça ira ?

- Oui. Tu as salé la flotte ?

- Bien sûr !

- OK. On va préparer la sauce. Moi je sors les oignons et toi tu les épluches.

- Pas de souci, Giorgio.

- Tu es devenue un beau brin de fille, Margherita. Il va falloir songer à prendre la relève de Ma à la tête du gang, un jour.

- Mais Joe, tu ne te rends pas compte. Le médecin a dit qu’elle trépasserait cette nuit.

- Taratata. Je te promets qu’elle sera centenaire. Arrête de pleurer. Y’a pas de raison pour ça.

- Ce n’est pas le chagrin, c’est les oignons.

- Maintenant tu me fais deux casseroles de sauce. Une grande et une petite.

La confection de la sauce est filmée en accéléré façon Marmiton.org.

- Et maintenant regarde, Lovely Rita !

Il tire de sa sacoche un long brin d’herbe.

- Coupe moi-ça comme de la ciboulette au-dessus de la petite casserole.

- Qu’est-ce que c’est, oncle Joe ?

- Tais-toi et mélange avec une part de macaronis maintenant.

- Il est où le parmesan ?

- Là, autour de toi. Plateau. Couverts. Sers un verre de Chianti pour Mamma. Allez, zou, andiamo !

Il emporte le plateau, traverse le séjour et entre dans la chambre. Il s’approche du lit, dépose le plateau et s’agenouille près de sa mère.

- Mamma ! C’est moi, Giorgio ! Je suis venu pour te sauver !

La mourante ouvre un œil puis le deuxième.

- Giorgio, mon fils maudit. Tu sais bien qu’il est trop tard !

- Non, Mamma ! La vie est une longue patience. Je l’ai eu ! Je savais que je l’aurais un jour. Entre les deux yeux. J’ai été le plus rapide. Tiens goûte-moi ce macaroni. C’est moi qui l’ai préparé avec ses restes.

Margherita donne la becquée à la vieille dame et petit à petit celle-ci reprend des couleurs, de la vigueur. Quand elle a terminé le plat et descendu le verre de vin, elle ne semble plus malade du tout.

- Fameux, Joe ! Encore meilleur qu’autrefois ! Cet arrière-goût, ces aromates, c’est quoi ?

Ma Dalton- Son brin d’herbe ! Le brin d’herbe magique de Lucky Luciano ! Je te devais bien ça, Mamma. Désormais c’est toi qui es invincible. C’est toi dont on va écrire les aventures.

- C’est bien mon fils ! Non seulement tu as vaincu ce dragon mais en plus tu redonnes l’espoir à toute notre famille. Ils s’étaient tous un peu avachis depuis ton départ.

- Tout sera de nouveau comme avant maintenant, Maman. Sauf qu’on n’aura plus ce justicier à la noix dans les pattes. On aura juste un peu de viande de son cheval dans nos pâtes !

- Fais venir tes frères et tes cousins, Joe. J’avais laissé en plan un plan pour faire sauter la banque de Phoenix. On va entendre reparler des Daltoni !

 

Ecrit hors délais (et pas qu'un peu !) pour le Défi du samedi n° 540

d'après cette consigne : macaroni

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17 août 2019

JUSTE HISTOIRE D’ÊTRE LÀ !

DDS 572 124380158

Voyez comme il va l’ancien
Du côté de Valenciennes
Comme il promène son chien
D’Outre-Quiévrain à Marchiennes !

Non !

Pour notre pain quotidien
Il nous offre une méridienne,
Cadeau d’une immense main
Qui nous occupera la semaine !

Non !

Est-ce que tu y étais, Titien
Au raout d’l’esthéticienne ?
Je n' sais pas si tu t' souviens,
C’était avant que survienne
Ce philosophe kantien
Qui nous sortit son antienne
Et nous avoua combien
Il était fou de Fabienne.

Non plus !

Coiffé d’un bonnet phrygien
Il réclamait de l’hygiène
Jusqu’aux sommets himalayens
Où règne Cosima la hyène.

Non. Je vais peut-être reprendre le début finalement.

Voyez donc comme il va l’ancien,
Un peu plus haut que Valencienne :
Il nous fait cogiter sur du Saint-Sulpicien
Tandis que d’un œil assassin supplie sa chienne
Qu’il l’emmène trotter pour son tour quotidien
Tout le long de la méridienne.

Mouais. Mais je ne peux pas en faire une chanson. En même temps je sens que je tiens quelque chose avec la chienne.

***

Finalement, quelques heures plus tard, René Rivedoux finit par pondre son poème qu’il intitula "Idylle philoménale". Il le mit en musique et entreprit la tournée des interprètes en vogue du moment.

La chanson fut immortalisée par Yves Montand et, après ce petit succès vite effacé des mémoires, l’auteur redisparut dans les limbes de l’oubli. 



Ecrit pour le Défi du samedi n° 572 d'après cette consigne

(la photo du haut)

14 août 2019

VIVE LA FAMILLE !

DDS 570

Je m’appelle Albert Camus, comme l’autre, mais je n’ai jamais écrit de roman ou de pièce sur Caligula et je ne suis pas philosophe pour un sou. Je suis inventeur de jeux de société.

C’est moi qui ai pris cette photo et je me souviens très bien de cette soirée chez mon oncle Jean-Claude et ma tante Adrienne. Ils habitaient alors avenue Louise à Bruxelles et j’étais de passage par-là pour aller vendre nos derniers jeux sortis au «Brussels game festival» comme on dit en flamand (ou en wallon, je n’ai jamais été doué pour les langues).

Je ne sais plus de laquelle de leur petite fille on fêtait l’anniversaire, justement le soir où ils m’avaient invité. Coumarine ? Pivoine ? Ou Emilie qui est devenue célèbre plus tard en étant la première actrice capable d’interpréter au théâtre le rôle de Madame Chapeau sans que le public ne voie qu’il ne s’agissait pas d’un homme travesti.

Peu importe. La soirée a été très gaie parce qu’après l’indigestion de gâteau au chocolat on a joué au jeu des sept familles modernes dont j‘avais amené un prototype. Qu’est-ce qu’on a pu rire avec ces tirades improbables :

- Papy, dans la famille Minquien, je voudrais le promeneur.
- Pioche !
- Dans la famille Toutélectrique, Coumarine, je te demande « ton kéké en segway ».
- Tiens !
- Dans la même famille je voudrais « ta mère en trottinette »
- Tiens !
- Dans la même famille je voudrais « ton papy en hybride »
- Pioche ! A mon tour. Albert, dans la famille Gravuredemode je voudrais « la pineupe décolletée mais pas touche !»
- Tiens !
- Je voudrais maintenant « Grand-mère Brigitte cougar en string » !
- Tiens ! La peste soit de cette gamine elle va me piquer toutes mes cartes !
- Je voudrais aussi « La mère s’habille en Prada » !
- Alors non, ça ce n’est pas possible ! Aujourd’hui maman est morte ! Pioche ! A mon tour !

A la fin de la partie on est allé coucher les gamines et j’ai terminé la soirée avec tante Adrienne et oncle Jean-Claude à boire de leur excellent vin de Porto et à disserter sur les qualités littéraires inégalables selon eux de Marcel Proust, d’Amélie Nothomb et de Fred Vargas.

***

A la relecture de cette note manuscrite jointe à cette photo dans l’enveloppe quelque chose me semble clocher. C’est pourtant bien mon écriture mais… je suis sûr et certain que je n’ai jamais eu de famille en Belgique.

DDS 569 124220413Qui plus est je ne m’appelle ni Albert ni Camus. Mon prénom est Georges, mon nom est Lesaint et avant de venir dans cet endroit j’étais sous-lieutenant au 99e régiment de dragons à Mourmelon-le-Grand.

- Qu’est-ce que je dois faire, maintenant, Madame ?


- Ouvrez une autre enveloppe, monsieur Krapov ! me répond l’animatrice de l’EHPAD. Et laissez-vous aller pour écrire ce que vous inspire cette photo-ci.

Devant l'image des deux filles avec un gant de vaisselle jaune sur la tête j’ai commencé :

- Je m’appelle Célestine Bongopinot et j’habite Edimbourg. C'est moi qui ai pris cette photo et je me souviens très bien de...

 

Ecrit pour le Défi du samedi n° 570 d'après cette consigne

(illustration de la photo du haut) 

6 juillet 2019

LA RONDE DES JURONS

Commencer ses vacances en ajoutant une chanson de Georges Brassens dans sa guitare...
Morbleu, il y a pire comme situation !

Enregistré pour le Défi du samedi n° 566 à partir de cette consigne : Morbleu !

29 juin 2019

CONSEIL D'AMIE

L’amiral ou l’adjoint au maire
Si jamais tu voulais leur plaire… ;

Si tu rêves de les emplir,
L’un ou l’autre de ces malades,
L’un aride et l’autre impala,
Du désir d’être ton mari ;

Si tu souhaites qu’on t’admire,
Si tu désires te faire aimer
Si tu veux te pâmer en prime
- Pardi, c’est humain après tout
Et tout le monde est bien pareil ! -
Change d’allure sans délai !

2019 06 28 - Isaure en robe à damier pour DDS 565

Quitte l’ample robe à damier,
Ton plaid à l’allure mariale
De paria de la séduction
Et cette armada de bijoux,
- Palme d’or, violettes de Parme -
Sous lesquels, oiseau de parade,
Prima donna de mardi gras,
Tu sembles un palmier du Mali
Atteint d’une maladie rare !

De ce look « trop » on médira,
Sois en sûre, et rira aux larmes
Et toi cela te déplaira
Tu t’en feras un nouveau drame.

Ton naturel parle pour toi.
Nul besoin d’un cœur en alarme.
Sans ces drapés tu n’es pas laide
Et si tu permets que je t’aide
L’idéal serait que tu sois
Simplement nue sous un imper !

Madre mia ! Qu’on t’aimera !
Comme ton corps seul plaidera
Pour que sur le dernier palier,
Je le parie, rapide raide,
L’élu de ton cœur, en péril,
Accroché la main à la rampe,
Derrière ton look à pâlir
Soit proche de l’apoplexie !

Sûr, la simplicité paiera
Ta beauté seule gagnera
Pour ton triomphe sans péril
En toute gloire.

Et surtout, surtout, c’est plié,
Pas de maquillage outrancier !
C’est la plaie : ça t’ fait ressembler
A un lampadaire de Noël !

 


Ecrit pour le Défi du samedi n° 565 d'apès cette consigne : lampadaire

N.B. Et une surconsigne consistant à inclure dans le texte une cinquantaine de mots
composés avec les lettres du mot "lampadaire". Genre "logogriphe", comme on dit maintenant !

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22 juin 2019

CONSIGNE D'ÉCRITURE : CHANSON EN KIT

Voici les éléments de base pour composer une chanson dans laquelle on entendra beaucoup les sons « K » et « T » :

Les personnages :

Un noble d’origine russe prénommé Igor
Des prostituées d’âge avancé
Des jeunes femmes minces bien mises sur elles
Un comte qui porte une toque
Un chien qui ressemble à Bill, le chien de « Boule et Bill »
Des fêtards qui braillent des chansons paillardes

Les accessoires :

Un tas de tickets de quai
Un réveil vermeil
Des aiguilles à tricoter
Une bouteille de vodka

Le décor :
Le bar de la gare de n’importe quelle ville

Vous avez une heure, comme chaque mardi. Comment cela « Vous avez déjà fini » ? Comment cela « Ca existe déjà » ? 



Ecrit pour le Défi du samedi n° 564 d'après cette consigne : Kit



P.S. Une des participantes régulières du Défi du samedi, dame Laura, a effectivement répondu à ce qui pourrait être une consigne d'atelier d'écriture. Allez donc lire sa chanson et vous balader sur son blog, vous ne le regretterez pas !

20 juin 2019

LE LIVRE DES JAMAIS CONTENTS (1)

2019 06 20 lapin blanc

Ce lapin ne voulait pas être un lapin. Et surtout pas un lapin blanc. Et surtout pas un lapin blanc qui s’appelle Jean-Jean.

Et surtout pas un lapin blanc toujours à la bourre qui court, qui court comme un balourd vers son terrier en hurlant « Je suis en retard ! Je suis en retard » comme s’il avait raté le début de Télé-foot.

Surtout que tous les jours, pour lui, c’est le même cauchemar. Il y a une fille aux cheveux blonds qui lui court derrière et quand il plonge dans son terrier cette grosse bêtasse fonce à sa suite et tombe dans un trou profond.

Vous croyez que les journaux s’intéresseraient à lui ? Ce n’est quand même pas tous les jours qu’on rencontre un lapin qui sait lire l’heure sur une montre à gousset, non ? Eh bien pas du tout ! L’histoire qui intéresse les gens c’est celle de la fille au fond du trou qui cherche des clés pour son avenir et boit de la gnôle pour grandir !

Ce lapin blanc, ce qu’il aurait voulu, lui, c’est être une reine rouge ! Une reine rouge ça ne court pas comme un dératé, ça trône sous un troène sur un trône royal et ça ordonne « Qu’on lui coupe la tête ! Qu’on lui coupe la tête ! ».

S’il avait été une reine rouge il aurait pu figurer dans le livre des pas très gentils ! Il aurait fait couper la tête d’Alice parce qu’à la fin du livre celle-ci se réveille et il s’aperçoit qu’il n’est même pas un lapin blanc mais juste une petite partie d’un rêve d’un pédophile anglais en Levi’s qui raconte des scaroles, enfin des salades, à des petites filles modèles dont l’une se prénomme Alice.


Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 18 juin 2019
d'après la consigne ci-dessous.

20 juin 2019

LE LIVRE DES TOUJOURS CONTENTS

2019 06 20 Isaure Flamant rose 116439770

Je m’appelle Mimose et je suis un flamant rose. Je suis un flamant rose toujours content.

Il y a des gens qui se trompent et qui écrivent mon nom avec un « d » au bout. Ca ne me gêne pas. Moi je sais bien que je ne suis pas belge puisque je suis né en Camargue.

En même temps je trouve ça drôle qu’il y ait flamanT et flamanD : il y a bien DuponD et DuponT et là tenez, pour le coup, eux sont tous les deux belges. Celui qui m’a dit ça c’est mon copain Joe le corbeau, celui qui travaille aux R.G.

En fait moi j’aime bien les Belges parce qu’ils ont un petit côté « Ca plane pour moi », exactement comme les flamands roses. Et d’ailleurs sur son album « AB Rose » Jean-Luc Fonck du groupe Sttellla ne craint pas de s’habiller en tutu rose. Son génial guitariste porte lui aussi une tenue d’évêque de la même couleur. Vous avouerez qu’il y a de quoi confondre !

Bref, j’aime les Flamands qui se déguisent en flamants et encore plus quand il s’agit de Wallons.

En parlant de Waterloo ou de waterzooï moi je ne sais pas si on dit « les ouacances » ou « les vacances » en Wallonie mais je m’en fiche un peu parce que demain je pars en viquende wisiter Rennes. C’est une ville dans laquelle j’ai un sosie célèbre autant que charmant. C’est une dame habillée de rose qui se tient sur une seule jambe depuis cent cinquante et un ans. Je vais lui faire un gros bec à Isaure Chassériau ! Parce que grâce à elle, chaque fois que je prononce son nom, tout le monde croit que je suis cultivé et drôle !

Alors tu comprends maintenant pourquoi je suis content d’être un flamand rose en willégiature à Rennes, une wille dont le slogan est « wivre en Intelligence » ?

 

Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 18 juin 2019
d'après la consigne ci-dessous.

20 juin 2019

LE LIVRE DES PAS TRES GENTILS

Je m’appelle Léon et je suis un pigeon con. Je suis con parce que je rêve d’avoir un jour le prix Goncourt. C’est rare qu’on le donne à un perdreau de l’année ! Encore moins à un serin ! Même après trois tourterelles de scrutin !

J’ai toujours su que j’avais un gros talent littéraire car ma mère me disait souvent « Tu as un beau brin de plume » ! »

Comme ça fait un bon moment déjà que je roucoule ma bosse j’ai commencé à écrire mes mémoires. J’ai présenté mon manuscrit à un éditeur qui l’a refusé. Ou plutôt qui voulait bien le publier mais à compte d’auteur. En payant ! Eh ! Oh ! C’est pas écrit pigeon, là, non plus ! Si ?

A compte d’auteur ! A compte d’auteur ! Avec les copains de ma bande on en a pris de la hauteur et quand il est sorti de son bureau, on lui a chié dessus ! Bien fait !

N’empêche, j’en ai pris de la graine. Et j’ai voulu améliorer ma technique en participant à un atelier d’écriture mais eux aussi m’ont fermé la porte au nez, enfin au bec. J’étais vexé qu’on me jette par la porte alors j’ai voulu rentrer dans leur salle Mandoline en passant par la fenêtre.

Celle-ci était entr’ouverte mais j’ai raté mon coup et je suis venu m’emplafonner sur la vitre. Depuis j’ai un coup dans l’aile et mes alexandrins sont un peu boiteux.

Mais je suis content ! J’ai interrompu leur séance de divagation littéraire et provoqué sans doute chez plusieurs de ces écrivant.e.s une panne d’inspiration certaine !

Bien fait ! 




Pondu à l'Atelier d'écriture de Villejean le mardi 18 juin 2019

d'après la consigne ci-dessous.

20 juin 2019

LE LIVRE DES JAMAIS CONTENTS (2)

Cette grenouille ne voulait pas être une grenouille.

Parce que sauter sur les feuilles de nénuphar, élever des têtards, faire plouf dans les marécages et des concours de bulles de malabars avec Crâne d’œuf le bœuf, ça va bien cinq minutes ! A l’heure de #metoo et de#balancetonplouf les grenouilles savent bien toutes que ce qui intéresse les hommes c’est leurs cuisses !

Cette grenouille était savante. Elle connaissait La Fontaine comme sa poche. Elle ne réclamait pas un roi et se contentait du soliveau sur lequel ses copines et elle se perchent. Elle savait aussi de la fontaine que dans son eau claire une jeune femme venait s’y baigner toute nue.

Cette grenouille aurait voulu être un prince charmant. Un jour, pleine d’audace, elle s’en ouvrit à la baigneuse. C’était un jour où le vent soufflait fort et emportait au loin les habits de celle-ci.

- Devenir un prince charmant ? Mais c’est très facile ! dit la naïade et elle prit la petite grenouille au creux de ses deux mains puis elle l’embrassa sur la bouche.

Alors celle-ci devint d’un coup une espèce de gorille fumeur de pipe qui s’en alla chercher des pétales de roses et du pampre de la vigne pour faire à la belle dénudée un corsage et un cotillon.

Puis il prit sa guitare et en fit une chanson. 

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